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Après les violences dans un lycée de Tremblay-en-France, les profs "choqués et inquiets" mais pas résignés

La proviseure du lycée Hélène-Boucher a été agressée et des heurts avec la police ont éclaté. Au sein de l'établissement, la vie tente de reprendre son cours. Entre dépit et espoir de solutions à venir.

Article rédigé par franceinfo - Axel Roux
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Depuis le début du mois de septembre 2016, trois épisodes de violences se sont produits aux abords du lycée professionnel Hélène-Boucher, à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). (Capture d'écran Google Street View)

Lundi 17 octobre. Il est près de 8 heures lorsque la proviseure du lycée Hélène-Boucher à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) est violemment prise à partie par un jeune posté en face de l'établissement. Un peu plus loin, cachés dans les buissons, "une trentaine de personnes attendent, munies de cocktails Molotov et de mortiers artisanaux", relate Gregory Goupil, le secrétaire du syndicat de police Alliance dans le département, interrogé par franceinfo.

La suite, aux dires du policier, ressemble à une scène de guet-apens : "On est appelés pour une agression et on se retrouve attaqués sans sommation. Tout ça donne l'impression d'avoir été minutieusement préparé." Une altercation chronométrée. En quelques minutes, les assaillaints disparaissent alors que des renforts de police sont dépéchés sur place. Entre temps, quatre cocktails Molotov sont lancés sur la façade du lycée, sans faire de dégâts. Légèrement blessée au visage, la proviseure est emmenée à l'hôpital Robert-Ballanger, à Aulnay-sous-Bois.

Des violences en série

"Choqués et inquiets." Voilà, en deux mots, l'état d'esprit des professeurs de l'établissements, après ces violents incidents. D'autant que, mercredi 19 octobre, les investigations en cours n'ont permis d'interpeller qu'une seule personne, selon Gregory Goupil, du syndicat Alliance.

En deux semaines, c'est le troisième épisode de violences qui se produit aux abords du lycée Hélène-Boucher. Le 10 octobre, un groupe de jeunes munis de barres de fer s'étaient déjà affrontés devant l'enceinte de l'établissement où, quatre jours plus tôt, deux véhicules étaient incendiés. Une série noire extérieure à la vie scolaire, assure un enseignant contacté par franceinfo et témoignant sous couvert de l'anonymat.

Notre lycée est bien noté, nos élèves sont motivés, on est tous frappés par les événements... C'est quelque chose qu'on n'arrive toujours pas à expliquer.

un enseignant du lycée Hélène-Boucher

à franceinfo

Du côté des forces de l'ordre du département, on avance cependant des liens entre les assaillants et l'institution visée. "Lors du premier épisode, le 6 octobre, nos collègues ont réalisé huit interpellations. Parmi eux, il y avait d'anciens élèves de l'établissement", précise par exemple Grégory Goupil, qui n'exclut pas la piste d'un règlement de comptes avec le personnel. "Le tout, ajoute-t-il, avec une montée générale des violences sur ce secteur."

Un contexte qui inquiète dans les rangs des enseignants. Et interroge sur la gestion des événements. "Je suis extrêment déçu de l'attitude des autorités. Dès les premiers incidents, on nous avait promis une protection policière...", souffle un professeur. Il aura fallu attendre l'agression de la proviseure et le jet de cocktails Molotov pour qu'un dispositif de sécurité propre au lycée soit mis en place. Depuis lundi, une voiture de police stationne devant les portes de l'établissement.

Des réunions entre profs et élèves pour en parler

Mercredi matin, élèves et membres de l'équipe pédagogique du lycée Hélène-Boucher se sont retrouvés autour d'un groupe de parole. "Un temps d'échange pour libérer la parole", explique l'académie de Créteil, interrogée par franceinfo. Une manière aussi de "lutter contre la résignation face à la répétition des événements", poursuit-on au rectorat.

A quelques jours des vacances de la Toussaint, l'ensemble des acteurs concernés (ministère, collectivité locale, police et parents d'élèves) s'apprêtent à se revoir pour apporter des solutions adéquates. "Une rencontre est prévue la semaine prochaine", précise l'académie de Créteil, sans pour autant indiquer si un cahier des charges est d'ores et déjà fixé. A l'instar des syndicats d'enseignants, on espère que les moyens seront mis sur la table du côté des parents d'élèves. 

C'est la problématique de tout un territoire, pas seulement d'un quartier.

Rodrigo Arenas-Munoz, président de la FCPE en Seine-Saint-Denis

à franceinfo

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