Seine-Saint-Denis : des cocktails Molotov lancés sur un lycée, la proviseure agressée
Les faits se sont déroulés à Tremblay-en-France. Dépêchés sur place, les policiers ont essuyé des tirs de mortier. Les engins ont été confectionnés artisanalement afin de propulser des projectiles, selon une source policière.
La proviseure d'un lycée de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) a été frappée à la grille du lycée professionnel Hélène-Boucher, lundi 17 octobre dans la matinée, puis des heurts ont éclaté contre les forces de l'ordre, visés par des tirs de mortiers. Les violences ont été filmées par la vidéosurveillance de la ville et sont en cours d'exploitation. Le parquet de Bobigny a confié une enquête à la Sûreté territoriale.
Cocktails Molotov et tirs de mortier
Vers 8 heures du matin, "des individus se sont livrés à des actes de dégradation et de violence devant l'établissement" explique le rectorat de l'académie de Créteil. La proviseure, "présente à la grille, a essayé de raisonner ces individus, de calmer la situation". Légèrement blessée au visage par quatre d'entre eux, elle a été transportée à l'hôpital Robert-Ballanger. La gardienne de l'établissement a été victime d'un malaise. Le personnel, lui, est parti se réfugier dans le réfectoire, indique un professeur interrogé par Libération, sous couvert d'anonymat.
Quatre cocktails Molotov ont été lancés sur la façade sans faire de dégâts, et trois autres bouteilles contenant du liquide inflammable ont été retrouvées à proximité du lycée. Dépêchés sur place, les policiers ont ensuite essuyé des tirs de mortiers, confectionnés artisanalement afin de propulser des projectiles. Au total, 80 jeunes seraient impliqués dans ces incidents, dont une dizaine se sont montrés particulièrement virulents.
Troisième épisode de violences devant ce lycée
"Le climat est vraiment tendu depuis la rentrée", indique le professeur interrogé par Libération. C'est déjà le troisième épisode de violences à se produire aux abords du lycée professionnel Hélène-Boucher. Le 10 octobre, une trentaine de jeunes munis de barres de fer s'étaient affrontés devant l'enceinte du lycée où, quatre jours plus tôt, deux véhicules avaient été incendiés. Pour le rectorat, ces violences n'ont a priori pas de rapport avec la vie de l'établissement. "Nous sommes dans un contexte de violences urbaines dont il appartiendra de déterminer les causes".
La ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, s'est exprimée sur Twitter.
Je condamne très fermement l’agression de la proviseure du lycée H Boucher de Tremblay. Tout mon soutien face à ces violences inacceptables.
— Najat Belkacem (@najatvb) October 17, 2016
François Asensi, député-maire (Front de gauche) de Tremblay-en-France, a condamné, dans un communiqué, un acte de violence "parfaitement inadmissible", ajoutant que la ville porterait plainte, tout comme le rectorat. De son côté, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, a condamné "avec la plus grande fermeté les agressions intolérables commises depuis la rentrée".
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