Aides pour la rentrée scolaire : "On arrive à une sorte de privatisation de l'école nationale"
La FCPE regrette que le montant des aides pour la rentrée, que ce soit pour les fournitures, le transport scolaire ou les activités, soit différent d'une ville à une autre.
"On arrive à une sorte de privatisation de l'école nationale", a estimé mardi 20 août sur franceinfo, Rodrigo Arenas, co-président de la fédération de parents FCPE, alors que l'allocation de rentrée scolaire (ARS) est versée par la CAF à environ trois millions de foyers modestes à partir de mardi. Elle a été très légèrement revalorisée cette année, +0,3%. "Il n'est pas normal que l'on choisisse l'école des enfants en fonction de l'accompagnement des villes ou des départements ou des régions."
franceinfo : Cette revalorisation est-elle suffisante ?
Rodrigo Arenas : On ne va pas commenter les virgules. La réalité pour nous est sociale et on la dénonce depuis plusieurs années. Selon la ville dans laquelle l'enfant est scolarisé et la famille dans laquelle il grandit, il y a une vraie inégalité de traitement vis-à-vis de l'instruction. La question aujourd'hui, c'est d'arrêter d'être dans un système d'aides sociales et de rentrer dans le droit commun. C'est-à-dire que quelle que soit l'école, la famille, la scolarité doit être gratuite tout au long de l'année.
Les aides ne sont-elles pas les mêmes partout ?
Ce sont les collectivités territoriales qui sont dans un traitement de la pauvreté différenciée. Selon l'image que l'on a de la pauvreté, les aides sont plus ou moins importantes. Ce sont les régions dans lesquelles les parents sont le plus mobilisés. C'est-à-dire que plus les parents sont mobilisés dans les territoires, plus les aides sont importantes. On ne peut pas être perpétuellement dans un rapport de force et dans une situation où il faut aller quémander tous les ans une augmentation, parce que le coût de la vie n'arrête pas d'augmenter. Cela ne concerne pas seulement les fournitures scolaires, mais aussi le sport, l'accès à la culture musicale qui ne sont pas pris en compte. On parle aussi du transport scolaire.
Quelles sont les régions les moins favorisées ?
Je connais assez bien la Seine-Saint-Denis, parce que j'y réside. Vous avez la ville de Stains qui prend en charge l'intégralité du trousseau des élèves de primaire et dans la ville d'à côté, quand vous traversez la rue, cette aide n'existe pas. Le choix des familles pour s'implanter se joue en fonction de ces aides-là. Il n'est pas normal que l'on choisisse l'école des enfants en fonction de l'accompagnement des villes ou des départements ou des régions.
Que faut-il faire ?
Peu importe le niveau de collectivité territoriale, il faut qu'il y ait une unité. Il faut sortir de la logique où on se défausse sur plus petit que soit. L'État sur la région, la région sur le département, etc. et in fine les familles, parce qu'on arrive à une sorte de privatisation de l'école nationale.
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