Quelles sont les cibles des cambrioleurs et comment opèrent-ils ?
Des Français victimes de cambriolage ou de tentatives de cambriolage ont répondu aux questions de l'Observatoire national de la délinquance et de l'Insee. Voici ce qu'il faut retenir de cette enquête réalisée entre 2011 et 2013.
Un cambriolage a lieu toutes les 90 secondes en France : c'est le constat réalisé en 2012 par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Pour mieux comprendre les caractéristiques de ces délits, l'ONDRP a interrogé entre 2011 et 2013 plus de 48 500 ménages de France métropolitaine, en partenariat avec l'Insee. 3,3% d'entre eux ont été victimes de cambriolages ou de tentatives de cambriolage de leur résidence principale.
Les résultats de cette dernière enquête sont publiés jeudi 19 décembre. Une précédente enquête (PDF) avait couvert la période allant de 2007 à 2011. Francetv info liste ce qu'il faut en retenir.
Les maisons sont de plus en plus ciblées
Dans une maison, la probabilité d'être victime d'un cambriolage est plus élevée qu'en habitant dans un appartement, selon l'étude. En effet, plus de 3,6% des personnes qui ont pour résidence principale une maison ont déclaré avoir été victimes de cambriolages ou de tentatives de cambriolage entre 2011 et 2013, contre 2,9% des ménages qui vivent dans un appartement. La différence entre les deux a tendance à augmenter.
"Non seulement les ménages habitant une maison se déclarent plus souvent victimes de cambriolages ou de tentatives de cambriolage (...) que ceux habitant un appartement, mais de plus, en cas d'atteinte, son issue est plus fréquemment un vol qu'une tentative", poursuit l'enquête.
La porte forcée, un mode opératoire classique
"Plus de 90% des ménages s'étant déclarés victimes (...) ont décrit la dernière atteinte en date comme étant un cambriolage ou une tentative via un procédé unique, qu'il s'agisse d'une porte forcée (54,2%), d'une fenêtre forcée (22,7%), d'une escalade (11,1%) ou de l'utilisation d'une fausse clé ou d'une clé frauduleusement obtenue (2,6%)", expliquent les auteurs de l'enquête. Ce constat n'a pas évolué par rapport à l'étude précédente.
Souvent, les cambrioleurs passent à l'acte quand la maison est vide. Les agressions au cours de cambriolages sont donc des situations rares. Selon l'étude, les cas de confrontation avec violences ou menaces de la part des cambrioleurs ont concerné moins de 2% des personnes cambriolées. "On peut supposer que la présence d'une personne dans le logement a un effet dissuasif, en particulier lorsque les auteurs auraient été vus ou entendus", relèvent les auteurs de l'enquête.
Les bijoux, objets toujours aussi prisés
Colliers, bagues, bracelets, montres... Les bijoux figurent parmi les objets volés pour près de la moitié des personnes interrogées. "Cette part, en forte hausse par rapport à celle mesurée lors des enquêtes 2007 à 2010, atteint même 66,4% lorsque les ménages déclarent que le vol s'est produit dans le logement lui-même", souligne l'étude. La hausse concerne aussi le matériel informatique et l'argent liquide, les chèques ou encore les cartes bancaires.
Plus insolite, lorsque les cambriolages avec vol ont lieu autour du logement, les malfaiteurs repartent avec du matériel de bricolage, des vélos, du vin ou d'autres bouteilles d'alcool. En effet, le jardin, le garage ou encore la cave sont des endroits ciblés par les cambrioleurs.
Des plaintes déposées, mais souvent sans suite
Plus de deux tiers des personnes cambriolées affirment s'être déplacées jusqu'à un poste de police ou une gendarmerie. "Cette part, qui est supérieure à 90% en cas de cambriolage avec vol dans le logement, ne dépasse pas 50% en cas de tentatives", précise toutefois l'enquête. En six ans, ces données ont peu varié.
Se rendre dans un commissariat ou une gendarmerie signifie-t-il porter plainte ? Oui, pour 57,5% des ménages. Et pour la quasi-totalité d'entre eux, leur démarche s'est très bien ou plutôt bien passée.
Ensuite, cela se gâte. Près des trois quarts des ménages ayant porté plainte ont affirmé ne pas avoir eu de nouvelles de leur plainte par la suite. Un peu moins de 8% d'entre eux ont été informés du "classement de leur plainte" tandis qu'une "enquête de police ou de gendarmerie" est terminée ou en cours pour 18,4% d'entre eux. Finalement, plus de la moitié jugent leur plainte "plutôt inutile", voire "totalement inutile".
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