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Grève des éboueurs à Marseille : la municipalité va mobiliser des "moyens dérogatoires extraordinaires" pour nettoyer les rues

Une grève des éboueurs dure depuis plus de dix jours dans la ville.

Article rédigé par franceinfo, Olivier Martocq
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une femme passe devant des conteneurs à ordures débordants à Marseille, le 24 janvier 2022. (NICOLAS TUCAT / AFP)

La ville de Marseille annonce lundi 31 janvier qu'elle va mobiliser des "moyens dérogatoires extraordinaires" afin de ramasser le surplus de poubelles dans les rues, provoqué par la grève des éboueurs qui dure depuis plus de dix jours dans la ville. Il s'agit de la troisième grève des éboueurs en quatre mois dans la cité phocéenne.

Dès ce mardi, "des camions iront dégager les poubelles là où il y a danger", annonce la municipalité dans un communiqué, qui ajoute que le maire PS, Benoit Payan, a informé le Préfet qu'il allait déroger de façon exceptionnelle au droit des collectivités territoriales et à la répartition des compétences entre la Ville et la Métropole.

"Réponse exceptionnelle"

"À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle", écrit Benoit Payan, qui évoque des risques d'incendies et de pollution. "Nous sommes face à une crise des poubelles depuis quatre mois qui prend des proportions dangereuses : tous les éléments sont réunis pour nous précipiter vers un drame sécuritaire et écologique", s'inquiète-t-il. "Je suis obligé de prendre une décision unique pour notre ville, de sortir du cadre légal pour protéger les Marseillaises et les Marseillais et notre littoral", conclut le maire.

Pour justifier sa décision de faire appel à des sociétés privées pour enlever des tas d'ordures dans les endroits les plus sales de la ville, Benoît Payan se retranche derrière une alerte du bataillon de marins-pompiers. Il y a eu ces derniers jours plusieurs feux de poubelles allumés par des riverains qui n'en peuvent plus de l'odeur et des rats. Des incendies qui ont dégagé des vapeurs très toxiques.

Mais le maire PS de Marseille tente toutefois de ne pas braquer le syndicat majoritaire de la ville, Force Ouvrière, qui est à la pointe du mouvement, renvoyant la responsabilité de l'échec des négociations - trois grèves en quatre mois - à la métropole, tenue par la LR Martine Vassal. FO estime ainsi que certaines dispositions d'un précédent accord conclu fin décembre avec les organisations syndicales autour de l'application des 35 heures, et notamment sur des primes du dimanche, ne sont pas respectées.

De leur côté, les éboueurs qui avaient contesté au nom du droit de grève un ordre de réquisition du préfet la semaine dernière, ont toujours dit qu'il ne s'opposerait pas à des ramassages en cas de danger. Ce sont les camions-bennes de la société Derichebourg qui opèrent dans la moitié des arrondissements de la ville, qui devraient logiquement entrer en action dans les quartiers les plus sinistrés.

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