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Pour Mélenchon, Hollande est "aussi aveugle que Louis XVI"

Le coprésident du Parti de gauche ne mâche pas ses mots dans "Libération".

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard, coprésidents du Parti de gauche, arrivent à l'Elysée pour un entretien avec François Hollande, le 30 novembre 2012. (MARTIN BUREAU / AFP)

POLITIQUE – La comparaison est sévère. François Hollande est "aussi aveugle que Louis XVI", a déclaré, vendredi 30 novembre, Jean-Luc Mélenchon, dans Libération (article payant). Il a dénoncé la ligne "productiviste" du gouvernement socialiste. Reçu par le président de la République le même jour dans le cadre des consultations sur le rapport de la commission Jospin sur la rénovation de la vie politique, le leader du Front de Gauche a tenu à se distinguer de ses anciens camarades socialistes. 

Hollande "incapable de penser un autre monde"

"Hollande prend-il en compte le fait qu'il n'a pas été élu par les seules voix socialistes ? Pourquoi tient-il compte seulement des éléments les plus droitiers et les plus archaïques de sa majorité ?", s'interroge l'ancien candidat Front de gauche à la présidentielle.

"François Hollande est aussi aveugle que Louis XVI. Incapable de penser un autre monde", déplore-t-il. "Le modèle des socialistes ne marche nulle part". Mélenchon se montre très incisif envers les socialistes. "Le PS fait la démonstration d’un sectarisme de commande. Pour qui ces socialistes se prennent-ils ? Ne comptez pas sur moi pour aller défiler à Solférino le béret à la main voir notre bon maître."

En réaction, Harlem Désir, numéro un du PS, a demandé à Jean-Luc Mélenchon de ne pas utiliser "la guillotine contre la gauche responsable". Sur i-Télé, l'eurodéputé socialiste a tancé le coprésident du Parti de gauche. Il dénonce des "propos insultants" contre le chef de l'Etat. "La gauche a besoin de dialogue, de débat, d'unité, de respect, a plaidé Harlem Désir. Je suis prêt à discuter avec Jean-Luc Mélenchon, mais en sachant qu'en face, il y a une droite qui s'extrêmise."

Le rapport Jospin, un "replâtrage de la Ve République"

A l'issue de son entretien avec le président, consacré au rapport rendu par la commission Jospin, il a rebondi sur ces propos publiés plus tôt : "je trouve qu'il y a une atmosphère générale qui touche toute la superstructure politique d'aveuglement, aveuglement politique (...) et aveuglement économique".Ce "replâtrage de la Ve, qui n'en peut plus, c'est quand même une sorte d'aveuglement, a-t-il indiqué. Nous, nous sommes pour une VIe République".

Il a notamment ironisé sur "cette trouvaille de coin de table qui est de dire (...) 'vous serez remboursés proportionnellement à vos résultats'. Alors là, c'est pire que tout. Cela veut dire que les grands partis ou les premiers partis reçoivent beaucoup, beaucoup, beaucoup plus que tous les autres", a déploré Jean-Luc Mélenchon. 

 
Mélenchon à l'Elysée veut une proportionnelle simple (France info)
 
Il a par ailleurs regretté que la commission propose une dose de 10% de proportionnelle aux législatives."[François Hollande] avait proposé 20% dans la campagne [présidentielle]. Entre-temps c'est devenu 10%, on ne sait pas pourquoi ça a réduit au lavage en cours de route", a-t-il ironisé.

Chassé-croisé à l'Elysée avec Mario Draghi

Pour l'anecdote, Mélenchon et le patron de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, ont failli se croiser dans les locaux l'Elysée, où ils avaient rendez-vous successivement avec François Hollande. "On va éviter la rencontre !" a plaisanté le chef de l'Etat au moment où la voiture de Draghi se garait devant le perron du palais présidentiel et que les journalistes s'étonnaient de ne pas voir sortir Jean-Luc Mélenchon. 

"Ils organisent très bien les choses de manière à ce qu'on ne se croise pas", a plaisanté Mélenchon, qui a récemment combattu le traité budgétaire européen.

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