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Patrick Pélata, le directeur général délégué de Renault, a présenté lundi sa démission qui a été acceptée

Le groupe Renault, au terme d'une réunion extraordinaire du conseil d'administration convoquée après les conclusions d'un rapport d'audit sur la fausse affaire d'espionnage, a annoncé que M. Plata quittait son poste mais pas le groupeL'Etat qui prend acte des mesures annoncées n'a "jamais demandé la tête de Carlos Ghosn" a déclaré François Baroin.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Le DG délégué de Renault, Patrick Pelata, et le N°1 du groupe, Carlos Ghosn, à Boulogne-Billancourt, le 11 février 2011. (AFP/PATRICK KOVARIK)

Le groupe Renault, au terme d'une réunion extraordinaire du conseil d'administration convoquée après les conclusions d'un rapport d'audit sur la fausse affaire d'espionnage, a annoncé que M. Plata quittait son poste mais pas le groupe

L'Etat qui prend acte des mesures annoncées n'a "jamais demandé la tête de Carlos Ghosn" a déclaré François Baroin.

"Les salariés ont été humiliés par cette histoire et interloqués par le comportement d'un certain nombre de dirigeants", a déclaré François Baroin sur RTL.

"L'État n'a jamais demandé la tête de Carlos Ghosn. En revanche nous souhaitions qu'il y ait des sanctions, il y a eu des enquêtes, la détermination d'une chaîne de responsabilités, des mesures ont été prises, on en prend acte", a-t-il ajouté.

Avec 15,01% du capital, l'État français reste le principal actionnaire de Renault, au coude à coude avec Nissan.

Un accord d'indemnisation avec les cadres licenciés à tort a été trouvé

Les trois cadres, MM.Balthazard, Tenenbaum et Rochette, avaient été suspectés de fournir des secrets industriels sur les projets de voiture électrique à une puissance étrangère. Un autre cadre licencié en 2009 dans des circonstances similaires, Philippe Clogenson, sera aussi indemnisé et réintégrera le groupe en qualité de directeur du business développement de Renault Consulting.

Le groupe a mis en oeuvre des procédures de départ pour le directeur de la sécurité, Rémi Pagnie, dont les services ont mené l'enquête interne ayant conduit au licenciement à tort des cadres, ainsi que ses deux collaborateurs, MM. Dominique Gevrey - qui est mis en examen pour escroquerie et incarcéré depuis le 13 mars dans ce dossier - et Marc Tixador. Et Renault a relevé de ses fonctions le directeur juridique Christian Husson et le directeur des cadres dirigeants Jean-Yves Coudriou, en attendant que leur sort soit tranché.

Lors d'un précédent conseil extraordinaire, le 14 mars, Renault avait indiqué que Patrick Pélata avait offert de démissionner, mais que le PDG Carlos Ghosn avait refusé cette démission "pour ne pas ajouter une crise à la crise." Patrick Pélata "continuera à gérer les affaires opérationnelles courantes jusqu'à son départ de Renault. Il se verra alors proposer d'autres fonctions au sein du groupe constitué par l'alliance Renault-Nissan", a poursuivi le groupe, ébranlé depuis janvier par ce scandale. Le nom de son remplaçant n'a pas été dévoilé.

Les ministres de l'Economie et de l'Industrie, Christine Lagarde et Eric Besson, ont annoncé prendre "acte des décisions du conseil d'administration de Renault" du groupe. L'Etat, qui détient 15,01% du constructeur et est représenté au conseil d'administration, appelle Renault à tirer les leçons d'une affaire qui a conduit le groupe au losange à accuser à tort plusieurs de ses cadres.

Sur la base de cette nouvelle organisation, les deux ministres "souhaitent que le groupe Renault se mette en position de trouver, dans le cadre de l'alliance Renault-Nissan, toute sa place dans le marché mondial de l'automobile". Les deux ministres soulignent qu'ils "ont prévu de faire avec Carlos Ghosn (le PDG de Renault, ndlr) dans les prochains mois le point sur la stratégie industrielle de nature à renforcer l'alliance Renault-Nissan".

Le système de management en cause
Un rapport d'audit pointait de "graves dysfonctionnements", notamment de management, a déclaré dans la matinée le ministre de l'Industrie, Eric Besson. "Le rapport d'audit dit qu'il y a eu des dysfonctionnements graves dont il faut tirer les leçons, et nous pensons qu'il faut effectivement tirer les leçons de ces dysfonctionnements graves", a-t-il ajouté, sans autre précision. "Je considère que c'est au conseil d'administration de (les) tirer", a-t-il déclaré. "Je comprends que le président de Renault veut tirer les leçons de cette affaire en proposant un certain nombre d'initiatives et de réorganisations au sein de son management", a-t-il indiqué.

Cette affaire "révèle un système de management et une façon de gouverner qui ne peut plus se perpétuer", a encore estimé le ministre de l'Industrie.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a déclaré de son côté avoir donné instruction aux deux représentants de l'État pour qu'ils soutiennent les recommandations du conseil d'administration. "Il faut que les règles soient respectées. S'il y eu des dysfonctionnements, il faut que des sanctions soient prises, c'est le conseil d'administration qui fera cela cet après-midi", a-t-elle dit. "Si des fautes ont été commises, il faut que ceux qui en sont responsables s'en aillent dès lors que le degré de la faute le justifient", a-t-elle ajouté.

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