Cet article date de plus de douze ans.

Pascal Durand succède à Cécile Duflot à la tête d'EELV

Le consensuel porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts est devenu secrétaire national du parti, alors que Daniel Cohn-bendit continue de ruer dans les brancards.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Pascal Durand a été élu samedi 23 juin à la tête d'Europe écologie -Les Verts, à Paris. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Cécile Duflot, désormais ministre du Logement, a passé la main. Pascal Durand, l'un des artisans de la création d'Europe Ecologie aux européennes de 2009, a pris la tête d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), samedi 23 juin. Alors que l'écolo historique Daniel Cohn-Bendit a lancé une violente charge contre le mouvement dans Libération, jeudi dernier.

La ministre du Logement a quitté samedi son poste de secrétaire nationale avec une "certaine émotion" et "une immense fierté". Au bord des larmes, elle a assumé un "discours sentimentalo-politique car la politique crève de gens qui sous couvert de sérieux en deviennent parfois inhumains""Quelle aventure et quel chemin parcouru!", a-t-elle clamé, laissant de côté les critiques de Dany le Rouge. 

Pascal Durand, un choix consensuel

L'avocat de 51 ans Pascal Durand est vu comme un homme tranquille et consensuel, des qualités qui ne seront pas de trop pour conduire cette organisation turbulente, ou les opinions divergentes sont nombreuses. Il succède à Cécile Duflot à un moment-clef de l'histoire d'EELV. Sa stratégie d'accord avec le PS a payé. Le parti a pu former pour la première fois des groupes à l'Assemblée et au Sénat et participe pour la deuxième fois dans l'histoire du pays à un gouvernement.

Porte-parole d'EELV depuis 2011, ce petit-fils d'immigrés italiens et fils de résistants communistes a su trouver le ton pour avoir l'appui aussi bien de la candidate à la présidentielle Eva Joly, que de l'ex-patronne du parti Cécile Duflot, ou d'autres personnalités du mouvement. Les mauvaises langues estiment toutefois que ce personnage inconnu du public, qui n'a jamais exercé de mandat électif, est une sorte de plus petit dénominateur commun accepté par les dirigeants, qui pensent qu'il ne leur fera pas d'ombre. Il s'est par exemple effacé pour les législatives afin d'éviter tout conflit interne.

Une image "détestable"

Dans sa violente critique dans Libération, Daniel Cohn-Bendit n'a d'ailleurs "pas mis en doute" la "volonté" de Pascal Durand "de parvenir à un fonctionnement plus collectif", ciblant ses critiques sur la direction sortante, Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé, qu'il qualifie souvent d'"apparatchiks". "Notre image est devenue détestable" et, "aujourd'hui, nous incarnons souvent l'insoutenable légèreté de l'arrivisme", a dénoncé Dany, jugeant que "le plus détestable a été la course aux maroquins ministériels" avec une Cécile Duflot en "chef de clan".

"Il y a une aspiration à ce qu'il y ait des débats qui se fassent dans un climat apaisé et respectueux et pas dans l'invective via la presse", a dit à l'AFP David Cormand, secrétaire national chargé des élections, soulignant que "Dany nous sort des trucs comme ça tous les dix jours, alors à force plus personne n'en a rien à secouer". Avec deux ministres au gouvernement, un groupe au Sénat et un autre à l'Assemblée, "les écologistes sont contents" et "la plupart n'ont pas envie de bordel", assure ce négociateur de l'accord PS-EELV.

Tous semblent en tout cas faire confiance à Pascal Durand pour réconcilier les points de vue. Pour l'eurodéputé Yannick Jadot, c'est "la bonne personne, au bon moment, au bon endroit". Mais chez les écologistes, "c'est jamais un cadeau d'être secrétaire national!", prévient Christophe Rossignol.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.