Cet article date de plus de treize ans.

On en sait davantage sur l'homme qui a abattu trois personnes jeudi soir à Rivesaltes

Il aurait cédé à une fureur aveugle parce que son ex-amie, âgée de 30 ans, venait de rompre une relation qui aurait commencé par des abus sexuels quand elle n'avait que dix ans.Les abus auraient commencé alors qu'elle était sa voisine. La relation entre les deux se serait poursuivie à travers les années en changeant de nature.
Article rédigé par France2.fr avec agences
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
A Rivesaltes, au lendemain de la tuerie (4 mars 2011) (AFP/RAYMOND ROIG)

Il aurait cédé à une fureur aveugle parce que son ex-amie, âgée de 30 ans, venait de rompre une relation qui aurait commencé par des abus sexuels quand elle n'avait que dix ans.

Les abus auraient commencé alors qu'elle était sa voisine. La relation entre les deux se serait poursuivie à travers les années en changeant de nature.

Depuis un temps non défini, le retraité "monnayait les faveurs" de la jeune femme, sa cadette de presque cinquante ans, a dit le procureur de Perpignan, Jean-Pierre Dreno, vendredi à la presse.

Les premières relations ont eu lieu "alors qu'elle était âgée de 10 ans"
"Les premières relations remontaient alors qu'elle était âgée de 10 ans... Au départ, les rémunérations, c'étaient des friandises et elle ne réalisait pas en raison de son jeune âge ce qui se passait réellement", a-t-il dit. Malgré les rétributions, la jeune femme n'était pas une prostituée, a-t-il précisé. Jeudi après-midi, elle est allée annoncer à Joachim Toro qu'elle rompait ces relations épisodiques, car elle était installée en couple avec un autre homme depuis plusieurs mois.

L'ex-amie du meurtrier se disait "harcelée au téléphone"
Selon le procureur, l'ex-amie du meurtrier se disait harcelée au téléphone par Joachim Toro et elle était accompagnée jeudi par sa cousine au rendez-vous fixé au retraité, à quelques kilomètres de Rivesaltes, dans un endroit isolé.

Apercevant une arme dans la voiture de Joachim Toro, les deux femmes se sont immédiatement enfuies et selon les déclarations de la jeune femme, l'ancien plombier a tiré dans leur direction et elle a été blessée à un bras. Une demi-heure plus tard, de retour en ville, Joachim Toro exprimait sa rage en tirant sans discernement sur ceux qui passaient près de son atelier.

Il a alors tué un autre retraité, Michel Raspaud, qui se promenait sur le quai qui longe l'Agly, la rivière qui longe cette bourgade de 8000 habitants à quelques kilomètres au nord de Perpignan. Puis il a ouvert le feu sur deux employés municipaux, Jean-Luc Joffre, 42 ans, et Jean-Philippe Abribat, 36 ans, qui faisaient leur travail d'entretien de ce lieu de promenade."On ne fait absolument aucun lien entre cette histoire sordide de relation avec cette jeune voisine et les trois meurtres", a dit le procureur.

Le septuagénaire a fini par retourner l'arme contre lui pour tenter de se suicider. Il était dans un état très critique vendredi. La jeune femme, entendue jeudi soir par les gendarmes, a porté plainte à la fin de son audition pour les abus sexuels subis alors qu'elle était mineure. Vendredi, elle était hospitalisée dans un état de choc psychologique.

Le forcené était très apprécié à Rivesaltes, malgré une réputation de "coureur de jupons"
L'auteur du triple meurtre était pourtant connu et apprécié à Rivesaltes, où il a vécu toute sa vie et où on le voyait se déplacer en sifflant au guidon de son vélo. Des connaissances le disent "sympathique" et "discret". Mais des dames ont confié au maire André Bascou que c'était "un coureur de jupons".

Joachim Toro vivait seul dans la petite maison familiale d'une rue étroite du centre de Rivesaltes. Son frère était mort en décembre à Sarcelles (Val-d'Oise) et cela l'avait fortement affecté, selon Claude Carle, une voisine qui avait eu une discussion il y a quelques semaines avec ce "vieux garçon". "Il en voulait à la terre entière car son frère était mort d'une crise cardiaque et que les secours avaient mis une heure et demie à se rendre sur place à cause de la neige", raconte Mme Carle.

Les corps des trois victimes ont été transportés vendredi matin vers Montpellier pour y être autopsiés.

Samedi, les gendarmes ont lancé un appel à témoin afin de déterminer les conditions exactes dans laquelle la fusillade s'est déroulée.

Lire aussi:

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.