Mobilisation contre l'A69 dans le Tarn : des militants dénoncent les caricatures du ministre de l'Intérieur
Après les violences à Sainte-Soline, lors de manifestation le 25 mars contre l'implantation de méga-bassines, plusieurs centaines de militants écologistes ont prévu de se rassembler samedi 22 avril à Saix, dans le Gard, pour protester contre le chantier autoroutier de l'A69. Le ministère de l'Intérieur alerte sur la venue d'une centaine d'individus dangereux.
Les opposants que franceinfo a rencontrés sur place ne croient pas à ce scénario. Cécile, par exemple. En contrebas d'une route, près des trois tentes du campement d'opposants historiques, elle fait la vaisselle à l'aide d'un grand bidon d'eau. Elle veut montrer que son implication est avant tout citoyenne : "Je suis une habitante, riveraine de la future autoroute. Ni une zadiste, ni une éco-terroriste !" L'arrivée d'une "centaine d'individus violents", comme l'assure Gérald Darmanin, ne l'inquiète pas : "Je vais aller manifester avec mon fils, je n'ai aucune craite de ce côté-là. J'ai entendu le ministre parler des 'éco-terroristes' des Soulèvements de la Terre, et je les ai rencontrés ici. Je n'y crois pas. Ce sont des jeunes ou des moins jeunes, qui sont tout à fait citoyens."
Pour ces militants, le ministre tente de les diaboliser. D'abord avec le terme d'"éco-terroriste" prononcé après la première mobilisation de Sainte-Soline, puis avec cette alerte sur la manifestation de ce week-end dans le Tarn. "À force de dire que nous sommes des terroristes, il y a la possibilité qu'un grand nombre de familles ne viennent pas à nos fêtes", regrette Annick, de la branche locale de l'association Attac.
"Ce n'est pas bien d'empêcher les Tarnais de se rencontrer et de dire 'Non nous ne voulons pas d'une autoroute inutile injuste, écocide, climaticide et illégale'."
Annick, de l'association Attacà franceinfo
La justice a pourtant approuvé le projet malgré de nombreux recours, permettant au chantier de débuter après des décennies de débats. Mais ces militants ne comptent pas en rester là, et ce qui s'est passé à Sainte-Soline leur permet d'ailleurs d'apporter plus de visibilité sur le plan national à leur mobilisation d'aujourd'hui. Régis souhaiterait éviter la caricature : "On est une 'zone rouge' ! Une zone d'éco-terroristes dangereux, parmi les zones les plus dangereuses de France ! Mais ici il y a des tentes, du café, des brioches, des jus de fruit... Depuis des semaines ça se passe très bien, on a fait des concerts..."
Le week-end se veut festif, dans un département encore marqué par la mort du jeune opposant au barrage de Sivens Rémi Fraisse, il y a huit ans.
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