Nouvelle-Calédonie : "La France ne veut pas reconnaître qu'on parle d'un territoire à décoloniser", regrette l'avocat du FLNKS

L'avocat est "catastrophé par la gestion de cette crise". Il estime que pour arriver à "une médiation, il faut que chaque partie puisse nommer son médiateur".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Un barrage routier mis en place par des habitants à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), le 16 mai 2024. (DELPHINE MAYEUR / AFP)

"La France ne veut pas reconnaître qu'on parle d'un territoire à décoloniser", a déclaré vendredi 17 mai sur franceinfo François Roux, avocat honoraire du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), à propos de la situation en Nouvelle-Calédonie, toujours en état d'urgence après plusieurs nuits de violences en raison de la réforme constitutionnelle voulue par le gouvernement.

"Je suis catastrophé, j'ai l'impression de revivre les années noires de la Nouvelle-Calédonie", a dit l'avocat. "Je suis catastrophé par la gestion de cette crise", poursuit-il, dénonçant l'envoi sur place de plusieurs centaines de forces de l'ordre, "une pacification à l'algérienne" selon lui. "Pour qu'il y ait une médiation, il faut que chaque partie puisse nommer son médiateur".

Travailler à une décolonisation pacifique

"Grâce à la Calédonie et ses territoires ultramarins, la France est la deuxième puissance maritime au monde, c'est aussi ça qui se joue", a-t-il estimé. "La Calédonie est une terre colonisée. Comment décolonise-t-on ? Par les Nations unies, par le droit international. Sortons du cadre franco-français", a-t-il plaidé.

"Les Kanaks n'ont jamais dit que s'ils devenaient indépendants, ils seraient totalement indépendants de la France", a ajouté François Roux. "Travaillons pour que la décolonisation se fasse pacifiquement et que tous ceux qui ont envie de rester en Nouvelle-Calédonie, et qui ont souvent apporté beaucoup de bien, restent sur ce territoire. Le destin commun, c'est tout à fait possible".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.