Cet article date de plus d'un an.

Papeteries de Condat en Dordogne : "L'État est prêt à accompagner la transformation de la ligne 4, à hauteur de 30 %, jusqu'à 40 millions d'euros", annonce le ministre de l'Industrie

Un plan social a été signé la semaine dernière aux papeteries de Condat en Dordogne. 174 personnes vont être licenciées. Une cinquantaine d'entre elles doivent partir en pré-retraite, "il reste 120 personnes à qui il faut trouver un avenir et c'est ce à quoi on va s'atteler", assure ce lundi le ministre de l'Industrie.
Article rédigé par franceinfo - France Bleu Périgord
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Mobilisation devant l'usine des papeteries de Condat en Dordogne, le 28 septembre 2023. (THIBAULT DELMARLE / RADIOFRANCE)

"On ne va pas laisser tomber Condat", "l'État est prêt à accompagner cette transformation de la ligne 4, à hauteur de 30 %, jusqu'à 40 millions d'euros", annonce Roland Lescure, le ministre chargé de l'Industrie, invité de France Bleu Périgord lundi 16 octobre. 

>> "L'atelier ferme, je vais me retrouver dehors" : salariés et élus se mobilisent pour éviter la suppression de 187 postes aux Papeteries de Condat

Roland Lescure va rencontrer lundi 16 octobre les salariés et les élus des papeteries de Condat, en Dordogne, quelques jours après la signature d'un plan social. Il prévoyait initialement la suppression de 187 postes, ce sont finalement 174 postes qui seront supprimés avec la fermeture de la ligne 4 qui produisait du papier couché, soit 40 % des effectifs de l'usine.

Après plusieurs semaines de négociations, et 17 jours de blocage par les salariés, les syndicats CGT, FO et CFE-CGC ont accepté mardi 10 octobre les modalités de départ des salariés concernés, avec une prime supra-légale de 6 000 euros par salarié et 400 euros par année d'ancienneté, soit 22 000 euros pour ceux qui ont passé 40 ans dans l'entreprise.

"La bataille ne fait que commencer"

Roland Lescure, ministre chargé de l'Industrie

à France Bleu Périgord

"Je regrette la fermeture de la ligne 4, j'espère qu'elle n'est que temporaire, j'espère qu'on va redonner espoir à cette partie de l'usine", déclare Roland Lescure. Une cinquantaine de personnes devraient partir en pré-retraite. "Il reste 120 personnes à qui il faut trouver un avenir et c'est ce à quoi on va s'atteler demain", promet Roland Lescure.

"La ligne 4 fait du papier couché en forte décroissance, alors que la ligne 8 fait du papier glacé, du papier à étiquettes collantes en pleine croissance. Le défi auquel je souhaite m'atteler maintenant, c'est qu'on puisse dès que possible, transférer la ligne 4 vers des activités en croissance, estime le ministre. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a plus d'espoir pour le papier à Condat, il faut qu'on continue à travailler et au-delà de ça, qu'on continue à travailler avec le territoire parce qu'il y a aussi de l'espoir pour l'industrie dans le territoire, je m'y engage".

L'État va donc aider financièrement à la transformation de la ligne 4. "L'État est prêt à accompagner cette transformation de la ligne 4, à hauteur de 30 %, jusqu'à 40 millions d'euros pour accélérer le mouvement et je m'engage à faire le point régulièrement, tous les six mois, avec la direction et avec les représentants des organisations syndicales, pour voir où on en est de ce projet, annonce Roland Lescure. On ne va pas laisser tomber Condat, on ne va pas laisser tomber les salariés, on va continuer à travailler pour qu'il y ait de l'avenir pour le papier à Condat". Mais le ministre ajoute : "Évidemment, il faudra que l'actionnaire s'engage aussi".

Le dispositif "Rebond industriel" va être mis en place

L'État ne va cependant pas intervenir directement pour l'investissement sur la ligne 8 qui n'est "pas encore prête", selon le ministre. "La direction a fait un certain nombre d'investissements, près de 140 millions d'euros, changé la chaudière. L'État a déjà aidé via une subvention à la nouvelle chaudière. Ce sont les actionnaires qui vont faire les nouveaux investissements sur la ligne 8, il reste 5 à 10 millions d'euros, ils se sont engagés à le faire pour que la ligne 8 tourne à pleine puissance", "pour qu'on puisse ensuite envisager de transférer la ligne 4".

Le ministre promet aussi d'investir "deux millions d'euros" pour le territoire. "On va maintenant s'atteler à la formation, à la transition, tout faire pour retrouver un emploi aux salariés qui sont directement affectés. On va mettre en place le dispositif 'Rebond industriel' en investissant deux millions d'euros sur le territoire, annonce le ministre. On l'a déjà mis en place à Béthune, à Cambrai, il a très bien marché. Il permet de mobiliser les forces de la région, les élus, les industriels pour permettre de retrouver des perspectives". Les actionnaires de Condat se sont engagés à compléter ce dispositif à hauteur d'1,5 million d'euros.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.