Explosion d'une usine Seveso à Bergerac : il ne devrait "pas y avoir trop d'impact à l'extérieur du site", assure un expert
Si les normes ont été respectées, l'incident qui a eu lieu ce mercredi dans une ancienne poudrerie ne présente pas de danger de pollution selon le délégué général d'un think thank de gestion de crise.
Suite à l'explosion de nitrocellulose dans une usine de production d'explosifs à Bergerac (Dordogne), en début d'après midi mercredi 3 août, il ne devrait "pas y avoir trop d'impact à l'extérieur du site", souligne Christian Sommade. Le délégué général du Haut Comité français pour la résilience nationale, un think thank réfléchissant aux questions de gestion de crise en cas de menaces majeures, est invité de franceinfo. L'explosion a fait huit blessés dont un grave, l'incendie provoqué a été vite maîtrisé par la soixantaine de pompiers arrivés sur place.
franceinfo : Est-ce qu'il y a un danger de pollution lié à cette explosion ?
Christian Sommade : Il s'agirait de savoir tous les produits qu'il y a dans cette usine, mais en règle générale ceux utilisés dans une poudrerie sont moins toxiques que ce qu'on utilise dans une usine de chlore ou d'ammoniaque. Le risque est plus lié à l'explosion en elle-même qu'à la pollution qu'elle pourrait rejetter, qui n'est pas de la même nature que celle rejetté à Lubrizol à Rouen en 2019 par exemple.
Cette usine est classée en risque Seveso "haut", qu'est ce que ça implique en matière de sécurité ?
Tous les sites Seveso seuil haut sont soumis à une législation assez strictes en matière de stockage et les poudreries encore plus. Il y a notamment une politique d'éloignement des matières qui doit être respectée. Normalement, lorsque la législation est respectée, les accidents sont prévenus et surtout les cascades d'accidents. La législation a aussi pour but de réduire les conséquences des accidents, notamment en éloignant les habitations du site.
"Si les normes ont été respectées, les impacts devraient se limiter au personnel et il ne devrait pas y en avoir à l'extérieur du site."
Christian SommadeDélégué général du Haut Comité français pour la résilience nationale
Est-ce qu'on a tiré les conclusions de Lubrizol en 2019 et AZF il y a 20 ans ?
Les normes n'ont pas beaucoup changé, mais les contrôles si. Il y a eu un relâchement avant Lubrizol car on avait fait des économies sur les organes de contrôle. L'accident a poussé l'Etat à en refaire plus.
Mais dans tous les cas, le risque industriel ne peut être que réduit et le risque zéro n'existe pas. Les soucis sont le plus souvent liés à des fautes humaines malheureusement. Je pense que cet accident conduira l'Etat à encore accroitre sa vigilance sur ces installations classées, d'autant plus lorsqu'elles se situent proches d'habitations comme ici.
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