Nicolas Sarkozy a tenu mercredi à l'Elysée "une réunion de travail sur la situation économique et financière" du pays
François Baroin (Economie) et Valérie Pécresse (Budget) devront faire des propositions au président pour garantir le respect des objectifs de réduction des déficits, avec "décisions définitives" le 24 août, a annoncé l'Elysée.
Les propositions demandées aux deux ministres seront étudiées entre-temps par Nicolas Sarkozy et François Fillon le 17 août.
Face aux menaces - réelles ou fruits de rumeurs - le message de l'exécutif se veut clair : "Les engagements de réduction du déficit des comptes publics sont intangibles et seront tenus quelle que soit l'évolution de la situation économique".
Le gouvernement compte y parvenir sans casser la croissance et en faisant en sorte que la note ne soit pas - trop - salée pour les Français, à huit mois et demi de l'élection présidentielle.
Pas de hausse d'impôts, assure Pécresse
Valérie Pécresse, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, a dores et déjà indiqué que l'option du gouvernement pour tenter d'y parvenir serait de supprimer certaines niches fiscales (il en existe plus de 500 qui coûtent 74 milliards d'euros par an).
Dans son programme de stabilité, transmis en avril à la Commission européenne, Paris avait promis une intensification de la réduction de ces niches sur la période 2011-2014, avec un objectif de 3 milliards d'euros par an. "Peut-être faudra-t-il faire un effort supplémentaire", a réaffirmé Mme Pécresse, dans le sillage de M. Baroin (Economie).
En revanche, elle a exclu une hausse des impôts, le président de la République ayant érigé en dogme le fait de ne pas les augmenter.
Nicolas Sarkozy a profité de la réunion pour lancer un nouvel appel à la "responsabilité de chacun, au-delà des clivages partisans", pour le respect de l'équilibre budgétaire, alors que les socialistes refusent toujours de voter la "règle d'or" qui permettrait son inscription dans la Constitution.
Harlem Désir, premier secrétaire par intérim du PS, a regretté que la réunion mercredi à l'Elysée n'ait débouché sur "aucune impulsion politique nouvelle" et demandé au chef de l'Etat de "prendre" des "décisions fiscales".
Michel Sapin, secrétaire national du PS à l'économie, a dénoncé sur BFMTV "les décisions irresponsables" et "incompréhensibles" du gouvernement de baisser les impôts, notamment en faveur "des plus riches". Il réclame "des décisions pour diminuer les déficits dès l'année prochaine".
Jusque-là, le président de la République et le Premier ministre suivaient de près la crise des dettes souveraines, mais sans avoir pour autant interrompu leurs vacances. Nicolas Sarkozy a préféré rentrer, une façon pour lui d'afficher plus ostensiblement sa volonté de contenir la crise, alors que les places boursières jouaient au yo-yo, pour finalement chuter sévèrement mercredi en clôture (-5% à Paris) sur fond de rumeurs d'aggravation de la situation en zone euro.
L'agence de notation franco-américaine Fitch a même dû confirmer la note AAA de la France, celle des emprunteurs les plus fiables, alors qu'une rumeur la disait sur le point d'être dégradée, .
La dégradation vendredi soir par Standard and Poor's de la note de la dette souveraine des Etats-Unis (passée de AAA à AA+), s'ajoutant à la crise de la dette dans la zone euro, a fortement secoué les marchés financiers.
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