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Nicolas Sarkozy a promis vendredi de fermer les centrales ne passant pas avec succès les tests définis par Bruxelles

"Si une centrale, et je parle pour la France, ne passait pas ces tests, elle serait fermée", a assuré le chef de l'Etat français devant la presse à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles."Nous en tirerions immédiatement les conséquences, et il y a une seule conséquence, c'est la fermeture".
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Nicolas Sarkozy à Bruxelles (25 mars 2011) (AFP/LIONEL BONAVENTURE)

"Si une centrale, et je parle pour la France, ne passait pas ces tests, elle serait fermée", a assuré le chef de l'Etat français devant la presse à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles.

"Nous en tirerions immédiatement les conséquences, et il y a une seule conséquence, c'est la fermeture".

Paris serait assez favorable à des tests de résistance "aux plus hautes exigences possibles", qui favoriserait la technologie de l'EPR (voir-ci-dessous).

Les dirigeants européens ont entériné vendredi le principe de tests de résistance à mener dans l'ensemble des 143 réacteurs nucléaires civils de l'Union européenne, tenant compte du risque d'inondation, de séisme, de panne d'électricité majeure ou encore d'attentat terroriste ou aérien. Objectif : rassurer leurs opinions préoccupées depuis l'accident de la centrale de Fukushima au Japon.

58 des 143 réacteurs européens sont exploités par la France
L'engagement est important car la France exploite 58 des 143 réacteurs en activités dans quatorze des 27 l'UE. Or, 34 de ces installation ont plus de 30 ans, comme la centrale de Fessenheim, près de Mulhouse, située dans une zone sismique et dont la fermeture est réclamée depuis des années par les écologistes.

Interrogé sur le sort qui pourrait être réservé à cette centrale alsacienne, la plus ancienne en activité en France, le président de la République a expliqué que cela dépendrait du résultat des tests. Il a par ailleurs indiqué que fermer une centrale avant même de conduire les études nécessaires ne serait pas une décision de nature à rassurer la population.

Alors que les Européens sont divisés sur le futur du nucléaire en Europe et sur les éléments d'une politique énergétique commune, Nicolas Sarkozy a insisté sur le fait qu'il avait été rappelé à Bruxelles que le "mix" énergétique était de la compétence exclusive des Etats membres.

Paris pousse à des normes exigeantes pour favoriser l'EPR
Dans les conclusions du sommet, les dirigeants des Vingt-sept appellent à ce que les nouvelles normes de sûreté européennes (non encore définies) répondent "aux plus hautes exigences possibles" et que les "stress tests" soient réalisés dès que possible en s'appuyant sur l'expertise disponible, en particulier celle de l'Association des régulateurs d'Europe de l'Ouest (WENRA).

Or la WENRA, créée en 1999 à l'initiative de l'Autorité de sûreté nucléaire française, a adopté en novembre de nouveaux principes encadrant la construction des réacteurs de troisième génération, pour lesquels la France est actuellement leader mondial avec le réacteur EPR développé par Areva.

Lors d'une réunion extraordinaire des ministres européens de l'Energie lundi à Bruxelles, Eric Besson avait déjà estimé qu'il fallait "généraliser les objectifs de sécurité de troisième génération adoptés par WENRA". "La France s'est déjà dotée avec l'EPR d'un produit dit de troisième génération; donc nous avons donc un certain nombre d'atouts pour parler du nucléaire de l'avenir", a-t-il dit.

Quatre EPR sont en chantier - un en Finlande, un en France et deux en Chine - et Areva négocie la vente d'une vingtaine de réacteurs de ce type en mettant en avant leur sûreté, bâtie sur les retours d'expérience des accidents de Three Mile Island et de Tchernobyl, ainsi que sur les risques mis en évidence par les attentats du 11 septembre 2001.

Paris espère aussi rassurer ses partenaires européens. Après l'accident de Fukushima, l'Allemagne a suspendu les opérations de sept centrales nucléaires construites avant 1980, l'Italie a décidé un moratoire d'un an sur toute nouvelle centrale et la Bulgarie a gelé un projet de centrale.

La principale leçon, c'est "la lutte contre les tsunamis"
La principale leçon à tirer de ce qui s'est passé au Japon, "c'est la lutte contre les tsunamis", a estimé aussi Nicolas Sarkozy. "Evidemment ça se pose de manière différente pour des régions où il y a des centrales mais pas de mer, ou des régions qui de toute éternité n'ont jamais connu de tsunami", a-t-il reconnu.

>> Voir aussi :
Pourquoi la question du nucléaire n'a-t-elle pas été abordée lors du Grenelle de l'environnement ?
Lire notre interview de Fabrice Nicolino, auteur de "Qui a tué l'écologie ?"

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