Lies Hebbadj a été mis en examen dimanche pour viols aggravés par le procureur de la République de Nantes
Le représentant du ministère public a "requis un placement sous contrôle judiciaire avec une condition nouvelle, celle de ne rentrer en aucun cas en contact avec l'actuel époux de la plaignante".
Mis en examen il y a deux mois pour soupçons de fraude aux allocations familiales et polygamie, Lies Hebbadj avait été placé en garde a vue vendredi soir.
Les nouvelles investigations avaient pour origine "des accusations de viols et de violences portées à son encontre le 5 août 2010 par l'une de ses anciennes compagnes", Nina Gomes, pour des faits compris entre 2003 et 2007, selon le procureur de la République de Nantes.
Lies Hebbadj, âgé de 35 ans, s'était fait connaître des médias en avril en contestant publiquement un procès-verbal infligé à une de ses compagnes pour port du niqab au volant.
Samedi, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux avait indiqué que M. Hebbadj était à ses yeux "présumé coupable" de polygamie et de fraude aux prestations sociales et qu'il devait à ce titre pouvoir être déchu de sa nationalité française.
L'avocate de Lies Hebbadj dénonce une "manipulation"
Me Cécile de Oliveira, a dénoncé la mise en examen de son client en parlant de "manipulation". "Il s'agit d'accusations fantaisistes, très anciennes, sur un domaine intime assez invérifiable. Je pense qu'il s'agit probablement d'une manipulation", a-t-elle déclaré à la presse.
"Le fait qu'un ministre (Brice Hortefeux) s'exprime hier à son sujet en tenant des propos très étonnants d'un point de vue juridique avec la 'présomption de culpabilité' laisse penser que ce n'est pas un sujet comme les autres", a-t-elle ajouté.
L'ex-compagne mise en examen pour fraude aux aides sociales
Nina Gomez est elle-même sous le coup d'une mise en examen pour fraude aux prestations sociales, comme Lies Hebbadj et plusieurs des autres compagnes cette dernière.
Ses quatre compagnes auraient touché en trois ans 175.000 euros de prestations sociales de la part de la Caisse d'allocations familiales (CAF) de Loire-Atlantique, selon le parquet, alors que 88.000 euros auraient dû être versés si les quinze enfants de Lies Hebbadj avaient vécu sous le même toit.
Lies Hebbadj n'ayant été marié qu'une seule fois sur le plan civil, le délit de bigamie n'est pas constitué.
Le procureur de la République de Nantes avait fait valoir en avril que Lies Hebbadj avait organisé une "polygamie de fait" en vivant avec son épouse et trois maîtresses dans trois logements distants de quelques mètres. Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, l'avait alors accusé de polygamie et proposé que cette situation soit sanctionnée par une déchéance de sa nationalité française.
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