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Les rendez-vous manqués du projet UMP

L'UMP clôture mardi la présentation de son projet présidentiel pour 2012. Mais de propositions avortées en conventions décevantes, il a surtout mis en avant les divergences au sein du parti. 

Article rédigé par Ilan Caro
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Jean-François Copé lors de la convention sur le projet de l'UMP, le 29 novembre 2011 à Villeurbanne (Rhône). (PASCAL FAYOLLE / SIPA)

Ce devait être un projet présidentiel élaboré en grande pompe. L'UMP en dévoile, mardi 6 décembre, le troisième et dernier volet, consacré à l'Europe. Présenté sous forme de conventions UMP censées réunir le gratin du parti majoritaire, ce projet aurait dû permettre de réoccuper le terrain médiatique après l'interminable tunnel de la primaire socialiste. Mais dès le départ, la machine s'est grippée.

• Un démarrage poussif

Tout commence fin août, quelques jours avant l'université d'été de Marseille. Dans une interview à L'Express, Bruno Le Maire, délégué général au projet de l'UMP, émet quelques propositions audacieuses : fiscaliser les allocations familiales, revoir à la baisse l'indemnisation chômage pour les hauts salaires...

Des mesures qui ne sont pas du goût de tout le monde dans le parti. Si bien qu'à Marseille, quelques jours plus tard, Bruno Le Maire, qui doit présenter les grandes lignes du projet présidentiel pour 2012, rétropédale, comme l'explique Le Point.fr. Il livre un discours édulcoré et passe sous silence ses prises de position.

• Des conventions décevantes

Après avoir critiqué grossièrement le projet socialiste dans une mise en scène digne d'un jeu télévisé, l'UMP organise à l'automne trois conventions thématiques aux intitulés passe-partout : "le rendez-vous du courage" (sur l'économie), "le rendez-vous du rassemblement" (sur l'éducation, la sécurité et l'immigration), et "le rendez-vous de l'ambition" (sur l'Europe et les questions internationales).

Mais ces conventions déçoivent. Animées par Nicolas Rossignol, un "journaliste" appartenant au club Génération France de Jean-François Copé, et Valérie Rosso-Debord, la nouvelle coqueluche du parti, elles prennent la forme de questions-réponses entre militants, ministres, ex-ministres, responsables de l'UMP plus ou moins connus... Du coup, les conventions ressemblent davantage à un talk-show qu'à une véritable présentation de programme.

Certaines stars du parti boudent ces rendez-vous. Ainsi, le 22 novembre, seuls cinq ministres font le déplacement à Lambersart (Nord) pour la convention sur l'économie. Parmi eux ne figurent ni François Baroin, ni Valérie Pécresse, ni Xavier Bertrand, pourtant concernés au premier chef, note Le Figaro.

• Des divergences sur le fond

C'est l'autre échec de ces conventions : les propositions dévoilées par l'UMP cet automne n'ont pas réussi à faire l'unanimité au sein du parti. Les quelques mesures phares, ou un tant soit peu nouvelles, laissent perplexes certains dirigeants.

Des poids lourds, tels Jean-Pierre Raffarin, jouent une musique dissonante. En clôture de la seconde convention, l'ancien Premier ministre affiche publiquement son désaccord avec Claude Guéant sur la question des étrangers, comme le souligne Le Figaro. La sortie sur les 35 heures ne convainc pas le ministre du Travail, Xavier Bertrand. La création d'un code pénal pour les mineurs suscite les réticences de Nadine Morano ou de Bernard Accoyer.

Après la convention de mardi soir, l'UMP aura dévoilé la quasi-totalité de son programme, et l'adoptera définitivement le 21 janvier en conseil national. Quel avenir pour ce projet qui suscite peu d'intérêt ? Le parti a toujours été clair : il n'engagera en rien le candidat Nicolas Sarkozy. Tout au plus celui-ci daignera-t-il y piocher les idées qui lui semblent intéressantes. Tout ça pour ça ?

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