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Les premières vendanges ont commencé pour les blancs dans le bordelais et le Roussillon

Le Roussillon (Pyrénées-Orientales) avait vendangé très tôt, dès le 4 août, mais ce sont les particularités du vignoble qui l'ont imposé.Jeudi, c'est le Bordelais qui avec 10 jours d'avance a donné les premiers coups de sécateurs sur les blancs des cépages sauvignon, dans les crus de Graves, terroir où les cailloux emmagasinent la chaleur.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Vendangeurs à Léognan, dans le domaine Chateau Carbonnieux, dans le bordelais, le 18 août 2011 (AFP/PIERRE ANDRIEU)

Le Roussillon (Pyrénées-Orientales) avait vendangé très tôt, dès le 4 août, mais ce sont les particularités du vignoble qui l'ont imposé.

Jeudi, c'est le Bordelais qui avec 10 jours d'avance a donné les premiers coups de sécateurs sur les blancs des cépages sauvignon, dans les crus de Graves, terroir où les cailloux emmagasinent la chaleur.


Si le printemps extraordinairement chaud avait laissé présager des vendanges exceptionnellement précoces, le temps maussade de juillet a ralenti la maturité de la vigne et les premiers coups de sécateurs, donnés par endroits jeudi, n'ont finalement qu'une dizaine de jours d'avance.

En Champagne, les vendanges devraient débuter vendredi pour quelques crus de l'Aube et de la Marne. Dans le Beaujolais, le ban a été fixé au 24 août.

En Alsace, la récolte devrait débuter fin août pour le crémant et aux alentours du 12 septembre pour le riesling. "Ce sera un millésime à peu près normal" car "avec cet été maussade on a 'mangé' toute l'avance qu'on avait en mai", a-t-on souligné à l'Association des viticulteurs d'Alsace. Dans le Jura les prévisions tablent entre le 25 et le 29 août, soit deux semaines d'avance.

Dans le Médoc, la récolte des blancs débutera lundi et pour ses fameux rouges comme Margaux, Saint-Julien ou Pauillac, la date prévue est comprise entre le 6 et le 9 septembre.

A météo exceptionnelle, cru exceptionnel ?
"Au printemps le végétal a poussé très vite et les prévisions donnaient trois semaines d'avance. Mais vers le 14 juillet il y a eu quelques pluies, il a fait plus frais, et on a récupéré 10 jours", explique Henri Boyer, oenologue conseil dans le Bordelais.

"On a perdu en précocité mais on ne s'en porte pas plus mal", souligne-t-il, car "la pluie devenait alors indispensable" à la vigne qui n'alimentait plus son fruit et "trop de précocité entraîne un décalage entre la maturité des arômes et celui du tanin", très important pour la garde des vins rouges.

Dans les régions viticoles françaises, le cru 2011, qualifié tout de même de précoce, sera ainsi comparé aux deux récoltes hâtives de 1997 et 2003. "Une telle précocité, trois années à si peu d'intervalle, traduit un phénomène de réchauffement", estime Eric Perrin, gérant du château Carbonnieux, un cru classé de Graves qui a lancé les récoltes jeudi dans le Bordelais.

Il a noté aussi un allègement du nombre de grappes sur les pieds ce qui aboutit à un raisin de meilleure qualité, arrivant plus tôt à maturité. "On est sûrs d'avoir du fruit, c'est très aromatique", confirme M. Boyer, l'oenologue bordelais, car "cela fait un mois que nous avons des nuits froides et c'est très bon pour les arômes".

A météo exceptionnelle, le cru 2011 sera-t-il qualifié lui aussi d'exceptionnel alors que 2009 et 2010, vendangés tardivement, resteront dans les annales ? "Même s'il faut encore attendre cela laisse présager des choses intéressantes", estime M. Boyer qui préfère pour l'heure qualifier 2011 d'"inédit" en raison de la précocité des fruits combinée aux nuits d'été froides.

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