Les nouvelles mesures françaises pour contenir le déficit public seront dévoilées ce lundi.
Le "Plan d'équilibre des finances publiques" est annoncé comme le plan le plus rigoureux depuis 1945. Objectif : réaliser six à huit milliards d'euros d'économies supplémentaires. Il sera présenté à midi par le Premier ministre François Fillon.
Samedi, François Fillon a préparé les esprits en affirmant qu'il n'y avait pas d'alternative à la réduction de la dépense publique. L'exécutif, qui a procédé dimanche aux ultimes arbitrages, s'abstient toujours de parler de "rigueur" ou d'"austérité" mais "l'heure de vérité" annoncée par le chef du gouvernement sonne comme telle à six mois de l'élection présidentielle.
Le ministre de l'Economie et des Finances, François Baroin, a déclaré au "Grand Jury" RTL-LCI-Le Figaro que la réduction des niches fiscales se poursuivrait et que le plan serait équilibré entre dépenses et recettes.
Les ménages les plus modestes épargnés ?
Au volet recettes, il a annoncé que le gouvernement avait écarté l'instauration d'une seconde journée de solidarité après celle créée en 2004 par Jean-Pierre Raffarin et qui a rapporté plus de deux milliards d'euros en 2010.
La ministre du Budget, Valérie Pécresse, a assuré sur M6 que les dépenses sociales ne seraient pas affectées et que les ménages les plus modestes ne seraient pas pénalisés. Un relèvement de la TVA serait envisagé dans certains des secteurs qui bénéficient d'un taux réduit à 5,5%, comme la restauration, la construction ou les services à la personne. Cette mesure rapporterait environ un milliard d'euros par an.
Le gouvernement projetterait en outre, selon Le Figaro et Le Journal du Dimanche, d'augmenter l'impôt sur les sociétés des entreprises qui réalisent plus de 500 millions d'euros de chiffre d'affaires (un gain d'un milliard d'euros par an).
Tenir l'objectif de réduction du déficit public
Nicolas Sarkozy avait annoncé le 27 octobre, lors de son intervention télévisée, de nouvelles mesures après celles du 24 août afin d'ajuster le budget 2012 à l'aune de la révision à la baisse de la prévision de croissance française pour 2012 - de 1,75% à 1%. Six à huit milliards d'euros d'économies seraient désormais nécessaires au gouvernement français pour tenir son objectif de réduction du déficit public malgré le ralentissement économique.
La France se fixe pour objectif une réduction de son déficit public à 4,5% du PIB fin 2012, 3% en 2013 et 2% en 2014. "Il n'est pas utile de s'en prendre aux agences de notation, aux banquiers, aux spéculateurs ou à je ne sais quel bouc émissaire, pas utile de faire croire qu'il y a des trésors cachés pour financer nos dépenses publiques", a estimé François Fillon. "Il n'y a pas d'autre recette pour réduire l'endettement que de réduire la dépense», a-t-il répété. Un message également à l'adresse des agences de notation et des marchés financiers, en attente de gages de crédibilité dans les turbulences de la zone euro.
Cahuzac : le compte n'y est pas
Jérôme Cahuzac, président socialiste de la commission des Finances de l'Assemblée, estime dans Le Journal du Dimanche qu'il faudra en réalité au gouvernement "entre neuf et dix milliards d'euros" d'économies supplémentaires qui devraient passer selon lui par la suppression du "paquet fiscal" voté en 2007.
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