Les jeunes, premières victimes de la crise
Le Secours catholique s'alarme de la précarité croissante des jeunes dans son rapport annuel.
La génération Y est surtout la génération précaire. Les jeunes Français d'aujourd'hui sont en effet les premiers touchés par l'augmentation de la pauvreté, s'inquiète le Secours catholique dans son rapport annuel sur l'évolution de la pauvreté en France, publié mardi 8 novembre.
Intitulé "Jeunes, une génération précaire", il veut "provoquer une prise de conscience" nationale sur l'ampleur de la précarité chez les 18-25 ans, plus diplômés et plus qualifiés que leurs parents, mais pourtant plus pauvres.
1 492 000 personnes se sont présentées aux portes de l'association en 2010, soit 2,3 % de plus que l'année précédente. Leur revenu mensuel moyen était de 576 euros, très en-deçà du seuil de pauvreté. Les jeunes représentaient 12 % de cette population.
Parmi eux, 30 % n'a aucune ressource, plus de 40 % est au chômage et 36,1 % vit dans un "substitut de logement" (hôtel, pension, caravane, péniche, famille) contre 20,1 % des plus de 25 ans.
Un jeune sur cinq est pauvre
"On se rend compte que les jeunes sont aujourd'hui les plus touchés par la pauvreté", explique Bernard Thibaud, secrétaire général du Secours catholique. Une tendance que confirment les chiffres de l'Insee : d'après une étude de 2009, le taux de pauvreté est de 22,5 % chez les 18-24 ans, contre 13,5 % pour l'ensemble de la population. "Les trois facteurs qui soutenaient [leur] autonomie - la famille, l'emploi CDI et le logement - sont très fragilisés aujourd'hui", explique Bernard Thibaud.
Le Secours catholique préconise, entre autres mesures, la création d'une allocation de soutien à l'autonomie des jeunes, l'extension du RSA activité aux jeunes travailleurs dès 18 ans et le maintien des prestations familiales jusqu'à l'âge de 20 ans pour le dernier enfant à charge.
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