Les experts considèrent Tony Meilhon, le principal suspect du meurtre de Laëtitia "pleinement responsable de ses actes"
"Selon ce que nous ont dit les juges d'instruction en nous communiquant cet après-midi les résultats de l'enquête, deux psychiatres et un psychologue ont examiné M. Meilhon: ils le jugent pleinement responsable de ses actes et excluent toute pathologie mentale", a déclaré mardi l'avocat de la famille d'accueil de Laëtitia, Me Pascal Rouiller.
Laëtitia Perrais, 18 ans, a été assassinée en janvier dernier près de Pornic (Loire-Atlantique).
De son côté, sur la base d'expertises médicales, le parquet de Nantes a révélé que la jeune fille avait subi un véritable supplice dans les moments précédant sa mort mais qu'aucune trace de violences sexuelles n'a été relevée.
La jeune femme a été "victime de multiples violences qui ont directement provoqué sa mort ou favorisé la survenue de celle-ci", a indiqué le procureur de la République de Nantes Xavier Ronsin, levant des zones d'ombre sur les dernières heures de la victime.
Des "coups portés au visage" ainsi que "de très nombreuses blessures par arme blanche sur tout le corps" ont été retrouvées, selon M. Ronsin.
Me Pascal Rouiller, à qui les résultats de l'enquête étaient communiqués comme aux autres parties civiles, a précisé que Laëtitia avait reçu "30 coups de couteaux, dont un, post-mortem, dans le coeur" et "qu'elle avait de nombreuses plaies de défense, main tendue et bras replié".
Laëtitia a été vue pour la dernière fois vivante le 18 janvier 2011 au soir, en compagnie du principal suspect Tony Meilhon, interpellé deux jours plus tard et incarcéré depuis.
Ce dernier, qui a fait deux tentatives de suicide en prison, a affirmé qu'il avait tué accidentellement la jeune fille dans un accident de la route alors qu'elle roulait à scooter, avant de se murer dans le silence et de refuser toute coopération pour conduire au cadavre.
Il a fallu deux semaines pour découvrir, le 1er février, les membres et la tête de la jeune femme, lestés, dans un étang de Lavau-sur-Loire (Loire-Atlantique). Le tronc, lui aussi lesté, n'a été découvert que le 9 avril, dans un autre étang du département, à Port-Saint-Père.
Dès le 1er février, l'autopsie des premiers éléments du corps révélait des traces de strangulation. Mais aucun autre élément sur les circonstances précédant la mort n'était jusqu'à présent connu.
Les expertises ont mis en évidence "l'absence de traces de violences sexuelles". Mais Me Pascal Rouiller a rappelé que lors de sa garde à vue, Tony Meilhon avait affirmé avoir eu un rapport consenti avec la jeune fille.
"Et par ailleurs, un peu d'alcool et une grande concentration de cocaïne ont été retrouvés dans le sang de Laëtitia alors qu'elle n'était pas consommatrice habituelle de drogue ou d'alcool", a ajouté Me Rouiller.
"Donc nous imaginons qu'il l'a droguée, éventuellement en mélangeant de la cocaïne avec de l'alcool, et a pu abuser d'elle après", a déclaré l'avocat.
Autre élément potentiellement à charge pour Tony Meilhon, les expertises ont "mis en évidence l'hypothèse que la découpe des membres de la victime a été opérée" avec une scie à métaux "présentant des caractéristiques compatibles" avec un des objets saisis par les enquêteurs, a déclaré le procureur sans plus de précision.
Plusieurs outils calcinés avaient été retrouvés dans le jardin de la maison où a été interpellé le 20 janvier Tony Meilhon, au lieu-dit le Casse-Pot, à Arthon-en-Retz (Loire-Atlantique).
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