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Le tribunal correctionnel de Paris a autorisé lundi Jacques Chirac à être "jugé en son absence"

Les juges ont donc accepté l'excuse médicale de l'ex-président pour le dispenser de comparaître au procès des emplois présumés fictifs de la ville de Paris, qui s'est ouvert lundi.M. Chirac, 78 ans, sera donc représenté par ses avocats. Les débats sur le fond commenceront mardi à 13h30. Martine Aubry (PS) a dit faire "confiance" au tribunal.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Jacques Chirac à Saint-Tropez le 14 août 2011 (AFP - SEBASTIEN NOGIER)

Les juges ont donc accepté l'excuse médicale de l'ex-président pour le dispenser de comparaître au procès des emplois présumés fictifs de la ville de Paris, qui s'est ouvert lundi.

M. Chirac, 78 ans, sera donc représenté par ses avocats. Les débats sur le fond commenceront mardi à 13h30. Martine Aubry (PS) a dit faire "confiance" au tribunal.

Poursuivi pour "détournement de fonds publics", "abus de confiance" et "prise illégale d'intérêt", il risque dix ans de prison et 150.000 euros d'amende. Le parquet devrait demander sa relaxe.

Ses avocats avaient affirmé samedi, rapport médical à l'appui, que Jacques Chirac "n'a plus l'entière capacité de participer au déroulement des audiences".

Pour étayer la décision du tribunal, son président, Dominique Pauthe, a cité le rapport médical qui lui a été transmis vendredi par l'ex-chef de l'Etat. Le document évoque, selon lui, des "troubles sévères de la mémoire" et "d'importantes erreurs de jugement et de raisonnement".

Son auteur, le professeur Olivier Lyon-Caen, éminent neurologue de l'hôpital parisien Pitié-Salpêtrière, y évoque des "troubles de caractère irréversible", dont Jacques Chirac "nie la réalité", a précisé Dominique Pauthe. Ce dernier a aussi lu la lettre de l'ancien président, accompagnant le rapport médical, demandant que ses avocats "portent (sa) voix, même s'(il) ne pense pas être en mesure de leur apporter son concours". Le tribunal n'a pas jugé utile d'ordonner une contre-expertise.

Réactions
"Je fais confiance au tribunal. Un professeur a déclaré que Jacques Chirac n'était pas en état de suivre son procès. Le tribunal a considéré que ceci était sérieux. Je crois qu'il faut respecter cette décision et c'est bien qu'il y ait un procès", a expliqué la candidate à la primaire PS Martine Aubry sur France 2.

Pour la candidate des verts à la présidentielle, Eva Joly, "nous devons peut-être nous interroger pour savoir pourquoi Jacques Chirac n'a pas été jugé plus tôt. C'est toute la question de l'immunité présidentielle qui est en question".

L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement a raconté avoir rencontré l'ancien président de la République "il y a quelques semaines". "Je l'ai trouvé peut-être un petit peu fatigué et je pense qu'il y a de bonnes raisons de lui éviter cette comparution", a-t-il déclaré.

Pour le président UMP du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, "il faut que le procès ait lieu mais sa présence n'est pas indispensable".

Pour le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, le choix de demander à ne pas assister à son procès "est une décision lourde qui n'a pas été facile à prendre pour Jacques Chirac". "Lui, sa famille et nous tous aurions préféré que cela se passe autrement", a-t-il ajouté.

L'affaire des emplois fictifs
Jacques Chirac est le premier ex-président de la République (1995-2007) a être renvoyé en correctionnelle. Il est poursuivi pour des fait remontant au début des années 1990. Il était alors maire de Paris.

Dans le volet parisien de l'affaire, on lui reproche d'avoir "fait engager et rémunérer par la Ville de Paris", entre octobre 1992 et mai 1995, 21 chargés de mission "employés dans des structures extérieures à la Ville de Paris" ou "sans affectation aucune". Il est renvoyé devant la justice pour "détournement de fonds publics" et "abus de confiance".

Dans un autre volet, instruit à Nanterre, Jacques Chirac doit également répondre de "prise illégale d'intérêt" pour sept emplois présumés fictifs à la mairie de Paris, confiés à des permanents du RPR d'octobre 1990 à novembre 1994. Il était alors président du RPR.

Neuf autres prévenus comparaissent dans le cadre de ce procès.

Le parquet avait requis un non-lieu pendant l'instruction.

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