Le train à grande vitesse fête ses 30 ans à partir de samedi avec une tournée de trois mois dans 16 villes
Une rame "TGV Expérience" spécialement aménagée va parcourir la France et l'Europe. La première étape, symbolique, sera la gare de Lyon Perrache.
C'est là que les premiers clients du TGV avaient achevé leur voyage, le 27 septembre 1981, cinq jours après l'inauguration par le président François Mitterrand.
La dernière étape, le 14 juillet, sera aussi symbolique: le TGV Expérience sera à Dijon, sur le parcours de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône qui doit entrer en service en décembre.
Dès 1981, le TGV a battu le record du monde de vitesse sur rail (380 km/h), un exploit réédité à plusieurs reprises jusqu'au 3 avril 2007 (574,8 km/h).
Pendant des années, le train vedette de la SNCF lui a rapporté beaucoup d'argent, mais les charges supplémentaires et la hausse des péages (droits de passage versés à Réseau ferré de France) affectent aujourd'hui son équilibre économique, selon la SNCF.
Le péage pour le TGV a progressé de 6,4% en 2009, 11% en 2010 et 11,7% en 2011. En 2012, la hausse devrait être de 1,5%.
La rentabilité du TGV "décroît à grande vitesse"
Barbara Dalibard, directrice générale de SNCF Voyages, affirmait fin 2010 que la rentabilité du TGV "décroît à grande vitesse", laissant entendre que des dessertes pourraient disparaître. Selon la SNCF, 30% des lignes TGV ne sont actuellement pas rentables.
François Lacôte, directeur technique chez Alstom Transport, qui a piloté le programme TGV à la SNCF puis chez Alstom à partir de 1982, rappelle que le TGV ne faisait pas l'unanimité à ses débuts. "Aucun homme politique n'était favorable au TGV. Pour eux, c'était une idée d'ingénieurs qui allait coûter très cher, comme le Concorde", souligne-t-il.
Du coup, la SNCF a payé seule la facture de 18 milliards de francs (2,74 milliards d'euros) de la première ligne Paris-Lyon. Pour la seconde, le TGV Atlantique inauguré à la fin des années 1980, l'Etat a financé 30% des infrastructures.
Les lignes en projet
A l'est, la LGV Paris Rhin Rhône, dont l'une des branches, entre Dijon et Belfort, sera inaugurée en décembre, devrait in fine mettre Lyon à 2h10 de Strasbourg, contre 5 heures aujourd'hui.
A l'ouest, la LGV Bretagne-Pays de Loire, prolongera la ligne Paris-Le Mans en direction de Rennes, qui ne sera plus qu'à 1H26 de la capitale en 2016.
Un an plus tard, la LGV Sud Europe Atlantique, extension de Paris-Tours, mettra Bordeaux à 2h05 de Paris. D'autres extensions sont prévues à partir de Poitiers vers Limoges, de Bordeaux vers l'Espagne d'un côté et Toulouse de l'autre.
Au sud, si le contournement de Nîmes et Montpellier a fait l'objet d'un appel d'offres, le projet de construire une LGV entre Nice et Marseille est pour l'instant dans les limbes.
Le TGV a transporté près de 1,7 milliard de voyageurs depuis son lancement commercial en 1981.
La première ligne a mis Paris à 2h45 de Lyon au lieu de 3h50 auparavant. Deux ans plus tard, il ne fallait plus que 2h pour relier les deux villes.
Aujourd'hui, 800 rames TGV parcourent 1900 km de lignes à grande vitesse et 6000 km de lignes classiques pour transporter tous les jours plus de 141.000 personnes. Elles desservent 230 gares, avec un taux d'occupation moyen (en 2010) de plus de 70%.
L'équivalent d'un tour du monde complet (40.000 km) est effectué en moyenne chaque mois par un TGV.
A l'étranger, on trouve des TGV au Royaume-Uni, en Suisse, en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas et bientôt au Maroc. Et la SNCF espère bien remporter des contrats de lignes à grande vitesse en Arabie saoudite et aux Etats-Unis.
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