Le trafic SNCF est revenu à la normale jeudi matin, après la grève unitaire de mercredi à l'appel de quatre syndicats

Les principaux syndicats de la SNCF (CGT, Unsa, Sud-Rail) qui avaient appelé à cesser le travail doivent se réunir jeudi après-midi pour décider des suites à donner à la mobilisation.

Mercredi, après une mobilisation mitigée (28,4% de grévistes selon la direction, 35,65% selon la CGT), les fédérations divergeaient sur la suite à donner au mouvement.

Lors de la précédente grève nationale le 20 octobre, 23,75% des cheminots avaient cessé le travail, selon la direction, la CGT en comptant 31,6%. Mercredi, le trafic des trains était conforme aux prévisions de la direction de la SNCF. En moyenne, deux TGV sur trois ont circulé, un Corail sur deux, un TER sur deux, et aux heures de pointe en Ile-de-France deux Transiliens sur trois. La SNCF a pu ajouter plusieurs trains notamment dans la région capitale, dépassant de 5% ses prévisions.

La CGT, Sud-Rail et l'Unsa affichent des avis divergents sur d'éventuelles prochaines mobilisations. Le secrétaire général de la CGT-cheminots Didier Le Reste a qualifié mercredi la mobilisation de "très sérieuse", y compris parmi les cadres, et table en fin de journée sur un taux d'au moins 40% de grévistes comme escompté. L'Unsa-cheminots, deuxième force syndicale derrière la CGT, parle en revanche d'un mouvement "moyen" mais émet des doutes sur le taux de la direction. D'après son secrétaire général, Jean-Daniel Bigarne, les conducteurs et contrôleurs se sont cependant moins mobilisés mercredi car ils ont obtenu en décembre des mesures de la direction après des menaces d'arrêt de travail.

Divergences sur les suites à donner au mouvement
Les quatre syndicats représentatifs à la SNCF (CGT, Unsa, Sud-Rail, CFDT), qui ont appelé à cesser le travail 24 heures, ont prévu de se retrouver jeudi pour décider des suites du mouvement. Ils ont averti que "sans réponses concrètes" de la direction et du gouvernement, ils pourraient déclencher prochainement une grève reconductible. Mercredi soir, la tendance était la suivante: Sud-Rail plaidait pour "un appel unitaire à un mouvement de grève reconductible", cette fois reconductible, ultérieurement, l'Unsa et la CFDT, déçues par les chiffres des grévistes, prônait le dialogue avec la direction, et la CGT ne se prononçant pas encore, attendant de voir "si la SNCF fait ou non des propositions".

L'Unsa a indiqué mercredi qu'elle n'irait pas dans un mouvement reconductible "si les chiffres (du taux de grévistes de mercredi) se confirment". "Ce serait le signe que les cheminots ne sont pas prêts à entrer dans une grève dure, nous privilégerions alors le dialogue social", a précisé Daniel Bigarne.

Concernant les conséquences du mouvement sur le trafic de trains, la SNCF a prévu pour mercredi deux TGV sur trois et un trafic normal pour Eurostar et Thalys. Pour les Corail et les trains régionaux (TER), le trafic devrait approcher un train sur deux. En région parisienne, deux trains sur trois ont été prévus.

Pour davantage de précisions, la SNCF invite à se renseigner sur:
sncf.com pour tous les trafics ;
abcdtrains.com pour les prévisions Transilien par gare ;
Numéro vert 0805 90 36 35 pour les grandes lignes et TER ;
Numéro vert 0805 700 805 pour le Transilien.

Le préavis de grève des syndicats CGT, CFDT, Unsa et Sud-Rail court depuis mardi 20h00, jusqu'à jeudi 8h00.

Un "ultimatum" au président de la SNCF et au gouvernement
Le trafic SNCF est assez fortement perturbé mercredi par une grève à l'appel des principaux syndicats qui conçoivent ce mouvement comme un "ultimatum" au président de l'entreprise et au gouvernement sur l'emploi et les réorganisations.

Aucun Corail de nuit en liaison nationale n'était programmé dans la nuit de mardi à mercredi, mais le service des Corails de nuit internationaux devait être normal. Trafic normal prévu également, mercredi soir, pour celui des trains internationaux Eurostar, Thalys, Alleo, Lyria et Artesia.

La SNCF a estimé, elle, que le trafic serait équivalent à celui du 20 octobre dernier, qui avait donné lieu à des perturbations moyennes. Elle conseille aux voyageurs de s'informer spécifiquement sur leur ligne, la liste des trains étant affichée dans chaque gare.

Un mouvement pour l'emploi et l'avenir du fret notamment
Avec leur appel à la grève, les syndicats entendent "interpeller la direction et le gouvenement" sur l'emploi, la restructuration de l'entreprise publique et l'avenir du fret. Les syndicats ont laissé entendre qu'ils pourraient déposer d'autres préavis dans l'avenir. "Sans réponses concrètes, les fédérations syndicales déposeront dès le 4 février une nouvelle" alarme sociale, "en vue d'une action de mobilisation des cheminots d'un niveau encore plus élevé", ont-elles prévenu dans un communiqué commun.

Le budget 2010 de la SNCF prévoit 1400 suppressions de postes, avec près de 2600 postes en moins dans le fret mais des créations d'emplois ailleurs. Les syndicats, qui ont rencontré mardi la direction de la SNCF, précisent dans leur communiqué que cette dernière a confirmé "la suppression de 3.600 emplois en 2010".

Le mot d'ordre de grève a été déposé par la CGT, la CFDT-Fgaac, l'UNSA (autonomes) et Sud Rail, pour une durée allant du mardi 2 février à 20h00 au jeudi 4 février à 8h00.