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Le retour de Dominique de Villepin irrite l'UMP

Sitôt le procès Clearstream achevé, Villepin s'est posé en "alternative républicaine" face à Sarkozy
Article rédigé par France2.fr
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Dominique de Villepin à la Maison de l'Amérique latine à Paris le 27 octobre 2009 (© AFP Thomas Coex)

Sitôt le procès Clearstream achevé, Villepin s'est posé en "alternative républicaine" face à SarkozySitôt le procès Clearstream achevé, Villepin s'est posé en "alternative républicaine" face à Sarkozy

Un retour politique qui provoque l'irritation de l'UMP et donne le sourire à l'opposition.

L'ancien premier ministre a opéré une démonstration de force en réunissant un millier de partisans mardi soir à Paris pour fustiger "la concentration des pouvoirs" et l'"esprit de cour".

"Les Français ont le sentiment que le temps passe et que rien ne change", a-t-il martelé, prenant implicitement date pour les élections présidentielles de 2012, à travers son réquisitoire contre l'action du président, arrivé à la mi-mandat de son quinquennat. Au lendemain de son discours combatif, l'ancien premier ministre a encore insisté mercredi en proposant un "pacte républicain" face à la "dérive" du débat sur l'identité nationale. "Il faut faire des propositions concrètes (...) plutôt que des propositions baroques comme faire en sorte de chanter la Marseillaise une fois par an", a-t-il souligné, en allusion à l'une des propositions du ministre Eric Besson. "Là, nous sommes vraiment dans l'incantation, dans la fuite en avant qui me paraît voisin du ridicule", a insisté Dominique de Villepin.

"Il y a là une dérive qui montre bien que la politique est un exutoire alors qu'elle doit être au service des Français", a-t-il déploré, avant de faire un appel du pied appuyé à Jean-François Copé. Le patron des députés UMP, qui ne cache pas ses divergences avec Nicolas Sarkozy, "apporte un peu d'air frais à la majorité", selon lui. L'entourage de l'intéressé, qui vise l'Elysée mais en 2017, n'a pas souhaité réagir à cet hommage un peu encombrant.

Ambitions présidentielles

Visiblement plus pressé, M. de Villepin , qui reste encore sous la menace d'une condamnation pour l'affaire Clearstream dont le jugement est attendu le 28 janvier, s'est toutefois gardé d'afficher crûment ses ambitions élyséennes, laissant cette tâche à ses fidèles.

Un de ses proches, le député UMP François Goulard s'est dit "certain" qu'il serait candidat en 2012. "Ceux qui osent encore prétendre que tu es un homme seul sont vraiment dans l'erreur", lui a assuré pour sa part l'ex-ministre chiraquienne Brigitte Girardin, président du tout jeune "Club Villepin ", préfiguration d'une écurie présidentielle.

Une intervention bien accueillie par l'opposition

"Ne soyons pas langue de bois: tout ce qui peut affaiblir Nicolas Sarkozy venant de la droite est bon à prendre pour les socialistes. Mais pour autant, on ne doit pas s'en contenter", a glissé le député PS André Vallini.

Pour François Bayrou en revanche, le retour de Villepin est un événement "très important". "Plus nombreux nous serons à dire que dans ce qui se passe aujourd'hui en France, il y a des dérives qui ne sont pas acceptables, plus vite on obtiendra un changement", a prédit le président du MoDem. En guise d'exemple il déclare: "A quoi bon parler d'identité nationale quand tous les jours on porte atteinte aux valeurs républicaines ?"

Côté UMP cette intervention est jugée inconsistante. Le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, a répliqué mercredi assez sèchement à ce discours dans lequel il dit n'avoir decelé "aucune proposition concrète". "M. de Villepin ne propose pas d'alternative, il propose sa personne", a-t-il déclaré, estimant que les électeurs ne seront "pas dupes" lors de la prochaine présidentielle.

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