Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a annoncé un renforcement de la surveillance des lignes
En cause, les vols de câbles le long des voies ferrées françaises qui se sont multipliés ces derniers mois et sont "en train de saper les efforts d'amélioration du service", selon lui.
Le préjudice pourrait atteindre plusieurs dizaines de millions d'euros. En un an, le cuivre a progressé de 5.990 à 7.990 dollars la tonne, gagnant plus de 33%.
Avec cette envolée des cours du cuivre, le nombre de ces vols s'est établi à "2.100 sur douze mois, soit une quarantaine par semaine" et sont "exactement corrélés au cours du cuivre", a expliqué Pierre Izard, directeur général de SNCF Infra, la branche qui s'occupe de la gestion des infrastructures.
"Je tenais à pousser un coup de gueule. (...) Les chiffres sont dramatiques" et "les conséquences sur les usagers sont énormes", a souligné Guillaume Pepy, citant l'exemple du Languedoc-Roussillon où les vols ont été multipliés par quatre en 2010.
"La SNCF et RTE (Réseau de transmission d'électricité, ndlr) sont les plus touchés par ces vols de cuivre qui constituent un moyen de subsistance pour beaucoup de gens", explique-t-on à l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante.
Les bandes sont généralement très bien organisées. De véritables commandos arrivent en 4x4 et cisaillent les grillages de protection des voies pour voler les câbles en pleine journée, racontent les dirigeants de la SNCF.
Résultat: des pannes, qui peuvent durer jusqu'à 48 heures pour les plus graves, et qui provoquent des retards, voire des annulations de trains.
D'où le "coup de gueule" de M.Pepy qui envisage différentes solutions pour tenter de mieux surveiller les 30.000 km de voies ferrées françaises. "On va marquer les câbles avec des dispositifs GSM et RFID (puce qui émet des ondes radios, ndlr), on va installer des dispositifs de surveillance vidéo de chemins de câbles" (les gaines contenant les fils), a indiqué le patron de la SNCF, évoquant même l'utilisation de drones pour surveiller les voies. Il compte également sur la police et la gendarmerie pour "remonter les filières" et veut renforcer les tournées d'inspection communes avec Réseau ferré de France, le propriétaire des voies.
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