Le patron de PSA a répété que la fermeture des sites d'Aulnay-sous-Bois et de Sevelnord n'était pas d'actualité
Vendredi le ministre de l'Industrie, Eric Besson, s'est dit "rassuré" par le patron de PSA Peugeot Citroën, Philippe Varin, à l'issue de leur rencontre, jeudi soir, sur l'avenir des sites industriels d'Aulnay-sous-Bois et de Sevelnord, jugeant qu'une délocalisation aurait été "inacceptable" pour l'Etat.
"Il (Philippe Varin) ne me l'a pas confirmé, il m'a clairement indiqué l'inverse", a assuré le ministre pour qui en tout état de cause, une telle hypothèse aurait été "inacceptable". "Lorsque hier matin j'ai découvert ce document de travail dans la presse, je me suis dit qu'en toute hypothèse, il aurait été inacceptable pour les pouvoirs publics", a-t-il déclaré. "Nous ne pouvons pas imaginer qu'après avoir aidé de façon très importante l'industrie automobile (...) ils envisagent une délocalisation", a insisté M. Besson.
Bernard Devert, secrétaire de la Fédération de la métallurgie CGT, a déclaré vendredi n'être "absolument pas" convaincu par les propos de la direction, affirmant que son syndicat avait fait "sortir le loup du bois". Invité d'Europe 1, le responsable syndical a précisé qu'un comité central d'entreprise (CCE) serait convoqué "la semaine prochaine".
La CGT avait affirmé jeudi que PSA veut fermer son site d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) "courant 2014" et celui de Sevelnord (Nord) en 2013, menaçant 6.200 emplois.
Les syndicats de PSA ont été reçus jeudi après-midi par la direction. "Ils étaient furieux mais ils ont reconnu l'authenticité de la note confidentielle que nous avons divulguée en précisant que c'était un document préparatoire, mais ils n'ont donné aucune garantie quant à l'avenir des sites d'Aulnay et de Sevelnord", a déclaré le délégué CGT de l'usine d'Aulnay, Jean-Pierre Mercier, à l'issue de la rencontre.
De son côté, un délégué de la CFTC, Franck Doron, a indiqué que la direction avait souligné que ce n'était pas "une note de décision", mais "des prospections", et qu'il "n'était pas question qu'Aulnay ferme". Il a regretté que la CGT ne se soit pas concertée avec les autres oragnisations syndicales avant de révéler la note interne.
La CGT, qui s'appuie sur un document interne du groupe, a ajouté que "plusieurs centaines d'emplois étaient menacés sur le site de Madrid" également.
De son côté, Jean-Pierre Mercier, délégué syndical à Aulnay, a dénoncé un "plan scandaleux, révoltant. On va sacrifier Aulnay pour surexploiter les usines de Poissy (Yvelines) et Mulhouse, et développer le low cost", a-t-il dit.
Selon la note de stratégie présentée par la CGT, la Turquie, le Maroc et les pays d'Europe centrale et orientale sont cités parmi les pays susceptibles d'accueillir de nouveaux sites.
La CGT a annoncé qu'elle demanderait la convocation d'un CCE extraordinaire.
Le document, daté du 23 août 2010, et consulté par l'AFP, situe "la fenêtre d'annonce possible, dans le calendrier électoral Français, au 2e semestre 2012", soit après l'élection présidentielle.
La direction affirme que le document, vieux de près d'un an, n'avait pas valeur de décision, et que la fermeture d'Aulnay n'est "pas un sujet d'actualité". Elle annonce, dans un communiqué, qu'elle va convoquer "un comité central d'entreprise exceptionnel dans les prochains jours pour une mise au point sur le sujet".
Le site d'Aulnay, usine historique du groupe créée dans les années 1970, produit la Citroën C3, véhicule le plus vendu de la gamme Citroën.
Réactions
Le numéro deux du PS, Harlem Désir, a réclamé vendredi la signature d'"une convention" entre PSA et l'Etat par laquelle le groupe automobile s'engagerait "au maintien de ses sites de production en France et en particulier du site d'Aulnay".
Le porte-parole du PS Benoît Hamon a déclaré vendredi sur LCI qu'il serait "inacceptable" que le groupe PSA Peugeot Citroën ferme deux de ses sites en France, comme l'affirme la CGT.
Le président PS du conseil général de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone: "La diffusion d'une note interne du groupe PSA (...) suscite des inquiétudes légitimes sur l'avenir" du site d'Aulnay.
Le secrétaire général du FN, Steeve Briois: "le pouvoir financier représenté actuellement dans notre pays par l'UMP poursuit son action libérale contre les intérêts du peuple français".
La députée PCF de Seine-Saint-Denis, Marie-George Buffet, a exprimé son "opposition" et sa "détermination à tout faire pour le maintien de cette grande entreprise". "Il y va de l'avenir industriel de notre pays et de celui de milliers de familles", a-t-elle ajouté.
La CGC: "pour les salariés, c'est insupportable de voir paraître quelque chose comme ça dans la presse".
La CFDT: "Cela reste à confirmer, mais il est vrai que nous avons des inquiétudes sur ces deux sites depuis un moment".
FO se dit "surpris".
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