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Le Mrap attaque Brice Hortefeux en correctionnelle

Le ministre de l'Intérieur est cité à comparaître le 17 décembre pour "injures raciales"
Article rédigé par France2.fr
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Brice Hortefeux (archives) (© France 3)

Le ministre de l'Intérieur est cité à comparaître le 17 décembre pour "injures raciales"Le ministre de l'Intérieur est cité à comparaître le 17 décembre pour "injures raciales"

Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples poursuit Brice Hortefeux à la suite de ses propos tenus le 5 septembre envers un militant UMP d'origine maghrébine, a annoncé le Mrap mardi.

La citation à comparaître a été déposée à la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.

Le 5 septembre dernier, lors de l'université d'été de l'UMP à Seignosse (Landes), Brice Hortefeux avait tenu des propos controversés devant un jeune militant d'origine arabe prénommé Amine. La vidéo de ces paroles, largement diffusée sur internet, avaient provoqué une vive polémique.

"La première injure est relative au 'prototype' de l'arabe", a expliqué Me Pierre Mairat, l'avocat du Mrap. Dans l'échange incriminé, une militante expliquait à Brice Hortefeux qu'Amine mangeait du cochon et buvait de la bière, ce à quoi il rétorquait: "Ah mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype."

"La seconde 'quand il y en a un ça va, c'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes' exclut les gens d'origine arabe du pacte social", a estimé l'avocat. Pour le Mrap, le ministre, un intime de Nicolas Sarkozy, a tenu des propos "profondément humiliants et attentatoires à la dignité et la considération des personnes d'origine arabe".

Mardi soir, le ministère de l'Intérieur n'avait pas confirmé ou infirmé avoir reçu la citation directe. Après la vive polémique déclenchée par ses propos, Brice Hortefeux avait exprimé ses "regrets" face à "une polémique inutile et injuste", estimant que ses déclarations avaient fait l'objet "d'une interprétation totalement inexacte".

Quant à la probabilité que ce soit la Cour de justice de la République (CJR, qui juge les crimes et délits commis par des membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions) qui ait à traiter cette affaire, Me Mairat a assuré que Brice Hortefeux "n'était pas à Seignosse dans l'exercice de ses fonctions ministérielles mais en tant que vice-président du conseil national de l'UMP".

L'audience du 17 décembre est une audience de fixation du calendrier procédural. L'auteur d'une injure raciale encourt six mois d'emprisonnement et 22.500 euros d'amende.

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