Le ministre de l'Education a annoncé lundi des mesures pour redonner le goût des sciences aux élèves
Luc Chatel a demandé notamment que les élèves de primaire fassent "15 à 20 mn de calcul mental" chaque jour et "récitent" les tables de multiplication. Il a également annoncé un décloisonnement des disciplines scientifiques au collège.
Les syndicats enseignants y ont vu une énième annonce, le SNUIpp FSU qualifiant ce plan de "coquille vide".
Ce plan est la réponse à la publication le 7 décembre , où les élèves français de 15 ans se classaient 27e sur 65 pour la culture scientifique, et 22e pour les mathématiques.
En le présentant lundi au Palais de la découverte à Paris, Luc Chatel a relevé un "paradoxe préoccupant": le jeune public présente un "intérêt" pour les sciences, mais qui "s'émousse tout au long de la scolarité", avec des bacheliers qui "se détournent des carrières scientifiques".
Les mesures du plan sciences
Outre le renforcement du calcul mental en primaire, il a annoncé que les futurs professeurs des écoles stagiaires, issus pour les trois quarts de filières de sciences humaines auront à la rentrée un module de sciences et de mathématiques.
A la rentrée de septembre, un décloisonnement des disciplines scientifiques sera mené dans 400 collèges (sur les quelque 7.000 en France) classés dans les zones les plus en difficultés. Les élèves de 6e et 5e auront un seul enseignant pour les sciences physiques, la chimie, les Sciences et vie de la terre (SVT) et la technologie. Il s'agit de l'extension d'une expérimentation (dite "enseignement intégré") menée depuis 2006 dans 50 collèges.
Interrogé sur le coût de ce plan, M. Chatel a répondu qu'il serait financé par des "redéploiements internes". Aucun objectif quantifié en matière de réduction des difficultés scolaires n'a été fixé.
Un écran de fumée, estiment les syndicats
Les syndicats enseignants y ont vu une énième annonce: ce plan a été qualifié par le SNUIpp-FSU de "Coquille vide", de plan qui "fait pschitt" par le Sgen-CFDT et de "nouvel écran de fumée" par SE-Unsa. Selon eux, ces mesures ont pour objet "d'allumer des contre-feux médiatiques" au moment où commencent à être connues département par département les conséquences des 16.000 suppressions de postes prévues en 2011, en plus des quelque 50.000 dans l'Education depuis 2007.
Pour Michel Vigier, fondateur de l'association pour la prévention de l'innumérisme, ces mesures "ne vont pas dans le mauvais sens, mais ne suffisent pas".
Quant à Pierre Léna, délégué à l'Education et à la Formation à l'Académie des sciences, il a jugé ces mesures "positives", en particulier l'enseignement intégré au collège. "Encore faut-il les mettre en place avec ténacité sur le terrain pour que cela ait un impact réel sur les résultats des élèves" aux prochains classements Pisa, a-t-il jugé.
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