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Le groupe EDF a annoncé vendredi un report de 2 ans de la date de démarrage de son réacteur EPR de Flamanville (Manche)

L'EPR de Flamanville démarrera en 2014, avec deux ans de retard, a annoncé EDF. Celui d'Olkiluoto, mené par le groupe nucléaire Areva, accuse quant à lui près de 4 ans de retard.Si ces délais devaient se confirmer, les deux prototypes seraient donc construits en sept à huit ans.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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La construction du réacteur EPR de Flamanville a débuté en 2007. (©REUTERS/ Stephane Mahe)

L'EPR de Flamanville démarrera en 2014, avec deux ans de retard, a annoncé EDF. Celui d'Olkiluoto, mené par le groupe nucléaire Areva, accuse quant à lui près de 4 ans de retard.

Si ces délais devaient se confirmer, les deux prototypes seraient donc construits en sept à huit ans.

Or, il a fallu en moyenne 6 ans et 11 mois pour construire les 59 réacteurs nucléaires français (y compris Phénix arrêté fin 2009) entre les années 1970 et 1990. Il s'est même écoulé treize ans et 10 mois entre le lancement du chantier et la mise en service industrielle des quatre derniers modèles, de type N4 (précurseurs de l'EPR), construits à Chooz (Ardennes) et Civaux (Vienne), selon un rapport parlementaire publié en 2003 par les députés Claude Birraux (UMP) et Christian Bataille (PS).

Areva et EDF ont fixé des délais très ambitieux pour la construction de leur dernier modèle de réacteur, qui présente de multiples innovations par rapport à ses prédécesseurs.

Le délai nécessaire à la construction d'un EPR a ainsi, dans un premier temps, été évalué à quatre ans et neuf mois par Framatome (ex-Areva) et EDF. Puis Areva a répondu à l'appel d'offres du groupe énergétique finlandais TVO qui lui donnait quatre ans pour construire son réacteur. Quant à EDF, il s'était fixé un objectif un petit peu moins ambitieux en se donnant 54 mois, soit quatre ans et six mois, pour son chantier de Flamanville.

"Il y a eu sans doute un enthousiasme exagéré", abonde Claude Gatignol, coprésident (UMP) du groupe d'étude énergies à l'Assemblée nationale.

Mais cet optimisme répondait à un enjeu commercial: plus le temps de construction d'un réacteur est long et plus il coûte cher. Sa compétitivité à l'exportation s'en trouve alors amoindrie. Le coût de construction de l'EPR d'Olkiluoto est passé de 3 à 5,7 milliards d'euros.

Quant à Flamanville, son coût est passé de 3,3 à 5 milliards d'euros. Et la question du prix est primordiale alors que l'EPR est en concurrence avec d'autres sources d'énergie (charbon, gaz...) mais aussi avec le réacteur AP1000 de l'américain Westinghouse et le réacteur à eau bouillante ABWR développé par le japonais Hitachi.

Réaction de Sortir du nucléaire
L'association Sortir du nucléaire a appelé vendredi l'Etat à renoncer au projet de réacteur EPR, "désastre industriel et financier majeur". "Areva a si mal conçu son réacteur qu'elle est incapable de le construire (...) La déroute de l'EPR confirme l'impasse économique et énergétique que représente la filière nucléaire".

"Au total, ce sont donc déjà 5 milliards d'euros de surcoût qui seront à la charge des contribuables français", rappelle l'association antinucléaire, en prenant en compte 3 milliards d'euros de surcoût pour un autre réacteur EPR en construction en Finlande.

Le réseau qui affirme fédérer 879 associations agrées pour la protection de l'environnement déclare: qu'"Il est démontré qu'à investissement égal, les économies d'énergie et les énergies renouvelables génèrent 15 fois plus d'emplois et deux fois plus d'électricité que l'EPR".

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