Le directeur général de la Croix-Rouge française va quitter son poste
Stéphane Mantion quitte son poste au moment où l'association vient d'être rappelée à l'ordre par l'Inspection du travail.
La Croix-Rouge traverse une période trouble. Dix jours après son rappel à l'ordre par l'Inspection du travail, l'association annonce mardi 9 juin que son directeur général, Stéphane Mantion, va quitter son poste en raison de "vues divergentes et non réconciliables" avec son président. Samedi, Le Parisien annonçait que Stéphane Mantion avait été remercié.
"Le président de la Croix-Rouge française, le professeur Jean-Jacques Eledjam, et Stéphane Mantion, son directeur général, avaient depuis plusieurs mois des vues divergentes et non réconciliables sur la stratégie de la CRF. Ce qui les a conduits, le mois dernier, à engager une rupture conventionnelle", explique cette fois l'association dans un communiqué. "Cette décision a été prise d'un commun accord", est-il assuré, sans plus de détails. Si Stéphane Mantion est encore en fonction, il est "absent en ce moment", et Annie Burlot-Bourdil, la directrice déléguée aux opérations et à la coordination, assure l'intérim.
Jusqu'à 11 millions d'euros d'amende
L'Inspection du travail a rendu fin mars un rapport sévère sur le non-respect par l'association de la législation sur le temps de travail, décrivant une organisation du travail "illégale, dangereuse et pathogène". Ces dérives concernent plus de 300 des 480 salariés du siège parisien (sur les 18 000 salariés au total).
L'Inspection a recensé plus de 3 300 dépassements de la durée quotidienne de travail maximum (10 heures) pour 2014. Les infractions constatées sont sanctionnées de 750 euros, soit une amende de plus de 2,8 millions d'euros. En incluant la rémunération due aux salariés et leur indemnisation au titre du préjudice subi, la facture pourrait atteindre 11 millions d'euros.
La Croix-Rouge, experte en matière d'urgence et de secourisme, s'est défendue en expliquant être "malheureusement confrontée depuis de nombreuses années" à "la question des heures supplémentaires", une situation liée à son "identité" et "à sa mission : sauver des vies". Assurant travailler à la recherche de solutions, la direction a rendez-vous prochainement avec le ministre du Travail.
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