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Le Conseil d'Etat a reconnu le droit à un repos quotidien pour les moniteurs de colonies de vacances.

C'est une victoire pour les syndicats : les moniteurs ont à présent droit à onze heures de repos consécutives. Mais les associations y voient elles une possible remise en cause du statut des moniteurs et une hausse du prix des séjours.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Les associations craignent que ce nouveau droit des monos ne rendent plus onéreuse la colo... (FRED DUFOUR / AFP)

C'est une victoire pour les syndicats : les moniteurs ont à présent droit à onze heures de repos consécutives. Mais les associations y voient elles une possible remise en cause du statut des moniteurs et une hausse du prix des séjours.

En octobre 2010, un arrêt européen avait remis en cause le "contrat d'engagement éducatif" (CEE), statut dérogatoire proposé aux moniteurs et directeurs de colonies de vacances et centres de loisirs. Un contrat qui, se situant entre travail salarié et engagement citoyen, ne prévoit pas de "période minimale de repos journalier" ni de temps de repos compensateur. Il concerne 500 000 jeunes et se limite à 80 jours par an.

"Tant que de nouvelles dispositions dérogatoires, compatibles avec le droit de l'Union européenne, ne sont pas adoptées, les moniteurs de colonies de vacances ont droit à un repos quotidien de 11 heures consécutives", a conclu lundi le Conseil d'Etat.

L'union syndicale Solidaires, qui avait dénoncé une "exploitation éhontée 24 heures sur 24" des jeunes "monos", s'est félicité mardi de cette décision, "un premier pas", selon elle, "pour la reconnaissance de leurs droits".

Craintes des associations

Pour les associations, l'arrêt du Conseil d'Etat fait à l'inverse peser de graves menaces sur les "colos". "Le modèle même des colonies est fondé sur le fait que les moniteurs sont responsables des enfants 24 heures sur 24", observe Nadia Bellaoui, secrétaire nationale de la Ligue de l'enseignement, qui s'occupe chaque année de 400.000 enfants, sur les 3 millions qui partent en vacances en centres de vacances ou en accueil de loisirs.

La décision du Conseil d'Etat pourrait aussi peser sur le coût des séjours, ce qui pénaliserait notamment les familles modestes, déplorent les associations. Elle "conduit à une très forte hausse des personnels de l'encadrement donc à une augmentation conséquente des tarifs", souligne ainsi la Fédération générale des Pep, qui dit réunir 96 associations. "Si on donne un repos quotidien, il faut augmenter considérablement le nombre d'animateurs, de lits, la nourriture...", explique Mme Bellaoui.

Le député UMP Pierre-Christophe Baguet, qui redoute l'"impact calamiteux" de la décision, s'est emparé du sujet. Il s'apprête à déposer un amendement, qui prévoira de différer le repos compensateur "à la fin du séjour". "Ce sera un moindre mal", souligne-t-il, tout en appelant de ses voeux la reconnaissance du "caractère volontaire et saisonnier" de cette activité.

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