Le compagnon d'Anne Caudal et l'épouse de celui-ci ont été présentés jeudi devant un juge pour être mis en examen
Le meurtrier présumé a été mis en examen pour assassinat et écroué. Son épouse a été mise en examen pour "dissimulation et destructions de preuves" et écrouée.
La jeune femme, 28 ans et enceinte de trois mois et demi, avait disparu de son domicile le 8 juillet. Son corps, retrouvé mercredi, doit être autopsié jeudi.
Elle vivait avec le meurtrier présumé, qui semblait mener une double vie entre elle et son épouse.
Une marche blanche est prévue vendredi soir à Ploërmel (Morbihan). La marche silencieuse "en hommage à Anne Caudal et son bébé", organisée à l'initiative d'amis et de collègues de la jeune femme, partira à 18h00 de la jardinerie du Lac, où elle travaillait, et se dirigera vers le lac au Duc de Taupont-Ploërmel. La famille sera présente lors de cette marche, a indiqué à l'AFP la tante d'Anne Caudal.
L'enquête
Selon l'interrogatoire du meurtrier présumé, Christophe, 42 ans, la victime a pu mourir étranglée après une dispute qui a mal tourné. La double vie qu'il menait, entre sa future victime, qui était enceinte, et son épouse, peut avoir été "l'élément déclencheur de cette dispute", a relevé une source proche de l'enquête.
Sa femme est soupçonnée d'avoir aidé son mari à transporter le corps.
"Elle a peut-être découvert qu'il continuait de mener une double vie, mal réagi au fait qu'il n'était pas prêt à vivre avec elle" en quittant son épouse, a expliqué la source. "Les choses semblaient compliquées au sein du couple. Il avait pris un avocat pour divorcer, mais ils vivaient toujours ensemble."
Pour confondre le couple, un témoignage a été déterminant. Il s'agit de celui d'un autre couple qui a vu "un véhicule autour d'un étang" et relevé l'étrange ballet de ses occupants.
Le meurtrier présumé et sa femme avaient révélé aux gendarmes où se trouvait le corps de la jeune femme. Le cadavre d'Anne Caudal avait été retrouvé mercredi non loin de Rennes, sur la commune de Nouvoitou.
A l'information judiciaire ouverte mi-juillet pour "séquestration et arrestation illégale", ont été ajoutées les qualifications d'"assassinat" pour lui, de "destruction et dissimulation de preuves" pour son épouse, selon le Parquet de Rennes.
D'après la même source, la découverte d'un corps calciné "fait suite au placement en garde à vue (mardi) matin de l'amant de la disparue ainsi que de l'épouse de celui-ci", qui a "accepté de conduire les enquêteurs sur les lieux de la découverte" mardi soir.
Mercredi, le procureur de Rennes Thierry Pocquet de Haut-Jussé avait livré dans un communiqué les premières informations sur le meurtre et les événements qui avaient pu suivre. "A ce stade, il est seulement possible d'indiquer que le décès serait survenu dès le jeudi 7 juillet à la suite d'une dispute au domicile" d'Anne Caudal et de son compagnon. "Le lendemain il a demandé à son épouse de l'aider à déplacer le corps, puis les jours suivants à le porter à l'endroit où il a été découvert calciné."
Les témoignages du compagnon et de son épouse devant les gendarmes sont "concordants", même si "le niveau de complicité de la femme reste à établir", a précisé une source proche de l'enquête, tout en laissant entendre que les enquêteurs s'interrogent sur la nature des relations de Christophe et de celle qu'il qualifie d'"ex-compagne". Le corps carbonisé n'était "pas spécialement caché", on pouvait le voir "en passant à proximité", selon les informations recueillies par l'AFP sur place.
Anne Caudal avait emménagé dans un lotissement neuf de Bruz, petite ville située à 15 km au sud de Rennes. Contrairement à ce qu'il avait dit à sa nouvelle compagne avec laquelle il s'était installé en mai, le suspect, Christophe, n'avait pas engagé de procédure de divorce. Il "partageait son temps entre ses deux foyers", selon des proportions variables, a précisé le parquet à l'AFP. Le suspect lui-même avait donné l'alerte le 10 juillet auprès des gendarmes, témoignant par la suite de son angoisse auprès des médias.
"Une comédie pareille, c'est impensable", dit le père de la victime
Le père d'Anne Caudal s'est dit mercredi abasourdi par la "comédie" jouée par Christophe, son compagnon, qui a passé des aveux partiels en garde-à-vue en évoquant une dispute qui a mal tourné. "Une manipulation pareille, une comédie pareille, c'est impensable, il nous a menés en bateau jusqu'au bout", la semaine dernière encore, "il partait dans des crises de larmes et il faisait les recherches avec nous", a déploré Gilles Caudal.
"Jusqu'à hier soir encore, on la recherchait, on était dans l'espoir, tout s'est écroulé ce (mercredi) matin", a-t-il dit, visiblement bouleversé.
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