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La perte d'activité du métier d'enseignant se confirme : en cause, la masterisation et les faibles salaires.

Témoin de ce déclin, le bas nombre de candidats présents au concours 2012. Pourtant, le nombre de postes ouverts cette année était supérieur à 2011.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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  (DAMIEN MEYER / AFP)

Témoin de ce déclin, le bas nombre de candidats présents au concours 2012. Pourtant, le nombre de postes ouverts cette année était supérieur à 2011.

Le nombre de candidats au concours 2011 avait chuté à 18 136. on aurait pu s'attendre à une remontée en flèche. En septembre, cette année, ils n'étaient que 18 734. Si l'on retrouve à peu près le même nombre de candidats cette année, c'est que la perte d'attractivité est durable. "Si l'année dernière était transitoire, cette fois l'explication ne tient plus. L'effet dissuasif de la masterisation se confirme et c'est inquiétant", a commenté Sébastien Sihr du SNUipp-FSU, principal syndicat des écoles.

En 2011, le concours ne proposait que 3000 postes, niveau historiquement bas. Il s'inscrivait dans l'"année de transition" de la réforme de la formation des enseignants. La situation 2012 est "D'autant plus inquiétant(e) que le nombre de postes offerts pour 2012 avait augmenté à 5 000 et que le ministère avait organisé au printemps une coûteuse campagne de recrutement", a ajouté Christian Chevalier, du SE-Unsa.

En élevant au master (bac+5) le niveau requis pour devenir enseignant, la "masterisation" a écarté des élèves peu favorisés pouvant difficilement financer cinq années d'études post-bac, sans vraiment attirer de plus favorisés du fait du salaire qui les attend après un master et un concours.

"Même si le ministre Luc Chatel a augmenté les débutants de 10%, faire bac+5 pour commencer à 1 500 euros par mois ce n'est pas très attrayant, surtout si l'on compare aux salaires de début de carrière des autres pays qui sont bien plus élevés, comme vient de le montrer l'OCDE", selon Sébastien Sihr et Christian Chevalier.

La session 2012 a aussi vu deux nouvelles certifications réclamées aux candidats en plus du master, en langue étrangère (Cles2) et en informatique (C2i), toutes deux payantes, aux taux de réussite faibles et que certaines universités autonomes n'ont pas fait préparer aux étudiants.

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