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La PDG et le DG de la société, retenus depuis lundi soir à Villepinte, ont pu quitter les lieux mardi matin

Lundi, un comité d'entreprise (CE) s'est tenu de 15h à 22h30, au siège de Pier Import, chaîne française de décoration et d'ameublement, en redressement judiciaire depuis le 2 septembre.Les négociations sur les indemnités ayant échoué, les salariés avaient décidé de "retenir" pour la nuit la PDG Sonia Ben Behe et le directeur général Gérard Démaret.
Article rédigé par France2.fr
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Le siège de Pier Import, à Villepinte, où deux dirigeants ont été retenus dans la nuit de lundi à mardi (02/02/10) (France 2)

Lundi, un comité d'entreprise (CE) s'est tenu de 15h à 22h30, au siège de Pier Import, chaîne française de décoration et d'ameublement, en redressement judiciaire depuis le 2 septembre.

Les négociations sur les indemnités ayant échoué, les salariés avaient décidé de "retenir" pour la nuit la PDG Sonia Ben Behe et le directeur général Gérard Démaret.

Les deux responsables, la PDG Sonia Ben Behe et le directeur général, ont été applaudis par les salariés présents à l'entrée du siège lorsqu'ils ont été relâchés, selon une journaliste de l'AFP. Ils n'ont fait aucune déclaration.

Une réunion est prévue mercredi entre le président du conseil d'administration de Forfinance, actionnaire de référence de Pier Import et les syndicats.

Avant la libération des dirigeants, Fabrice Ménard (CGT, majoritaire), avait déclaré: "On va les relâcher pour prouver notre bonne foi et pour que le rendez-vous avec (le président du conseil d'administration de Forfinance, actionnaire de référence de Pier Import et apparenté à la PDG, ndlr) M. Claude Ben Behe, puisse porter ses fruits mercredi (...) Par contre, on continue la grève sur les deux jours dans les 25 magasins. Si demain (mercredi, lors de la réunion), ça se passe mal, on repartira dans une action, qu'on ne veut pas dévoiler aujourd'hui." L'actionnaire "a intérêt à venir", a averti le syndicaliste.

Durant sa séquestration d'une nuit, la PDG, Sonia Ben Behe avait expliqué, depuis le siège de l'entreprise, être "restée avec les gens du CE dans le siège de Pier Import". Lundi soir, à la fin du CE, la PDG et le DG s'étaient retrouvés retenus par une cinquantaine de salariés, travaillant pour des magasins de toute la France. Il n'y a "pas d'agressivité" et ce n'est "pas contrariant", avait précisé la PDG.

"La nuit s'est très bien passée. On les retient encore, dans une ambiance bon enfant", avait déclaré tôt mardi matin à l'AFP Fabrice Ménard (CGT, majoritaire), précisant que la PDG Sonia Ben Behe et le directeur général Gérard Démaret avaient "pu dormir dans leur bureau, tant bien que mal".

"L'objectif, c'est d'amener Claude Ben Behe, le président du conseil d'administration de Forfinance (actionnaire de référence de Pier Import, oncle de la PDG, ndlr) à assumer ses responsabilités et que les salariés partent dignement", avait justifié de son côté le secrétaire du CE Yann Boivent (CGT, majoritaire).

Le groupe Pier Import a été placé en redressement judiciaire le 2 septembre. Vingt magasins et les 142 salariés qui y sont employés ont finalement été repris le 20 janvier par le groupe Atmosphères, spécialisé dans la décoration. En revanche, 25 autres magasins, pour lesquels travaillent environ 140 salariés, ont été placés en liquidation.

Les salariés demandent un demi mois de salaire par année d'ancienneté alors que la direction, conformément à la loi, propose un mois de salaire pour cinq ans d'ancienneté. "Les demandes supra-légales sont en cours de négociation; personne ne sera floué dans ses droits", a assuré Sonia Ben Behe.

Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, a critiqué le procédé de la séquestration, utilisé par des salariés de Pier Import. "Je suis contre les actes de violence. Je le dis toujours aux salariés: il ne peut pas y avoir de vraies négociations quand qu'il y a de la violence", a-t-il estimé sur LCI.

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