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La mobilisation contre la réforme des retraites était moins forte jeudi que lors des journées précédentes

Une baisse de mobilisation prévisible, après le vote de la loi et en pleines vacances scolaires. Les défilés ont rassemblé de 560.000 personnes, selon la police, à 2 millions, pour la CGT.Bien qu'il y ait eu moins de grévistes et de manifestants, la CGT estime que cette 7e journée d'action interprofessionnelle ne marque pas la fin du mouvement.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Dans le cortège parisien, le 28 octobre à Paris : Bernard Thibault (CGT), Pascal Joly et François Chérèque (CFDT). (AFP)

Une baisse de mobilisation prévisible, après le vote de la loi et en pleines vacances scolaires. Les défilés ont rassemblé de 560.000 personnes, selon la police, à 2 millions, pour la CGT.

Bien qu'il y ait eu moins de grévistes et de manifestants, la CGT estime que cette 7e journée d'action interprofessionnelle ne marque pas la fin du mouvement.

"Nous ne sommes pas dans un baroud d'honneur, comme cela fait sept fois qu'on nous l'explique", a déclaré Bernard Thibault, le numéro un de la CGT lors du défilé parisien, tout en s'attendant à des chiffres de mobilisation en baisse. "Je n'ai pas de chiffres mais c'est la première fois, au lendemain d'un vote du Parlement, qu'on a une manifestation d'une aussi grande ampleur. Il y a un énorme soutien populaire."

Même constat de la part du leader de la CFDT, François Chérèque, en tête du cortège parisien : "Une certaine forme de fatigue plus les vacances égal moins de personnes dans les rues". La CGT a annoncé 170.000 manifestants, contre 330.000 le 19 octobre. La police a, de son côté, fait état de 31.000 personnes, soit 36.000 de moins que lors de la mobilisation du 19 octobre. La CGT a néamoins appelé à "poursuivre la mobilisation".

Pour l'ensemble des 263 manifestations recensées en France, le ministère de l'Intérieur a décompté 560 000 personnes contre près de deux millions pour la CGT. Pour la journée du 19 octobre, les estimations avaient oscillé entre 1,1 et 3,5 millions de manifestants.

A la SNCF, la direction recensait jeudi 16,8% de grévistes, la CGT 26,5%, des chiffres en recul par rapport aux précédentes journées. Jeudi matin, la Poste faisait état de 6,33% de postiers en grève, Sud-PTT en a comptabilisé 15%. France Telecom a annoncé pour sa part 9,36% de grévistes en milieu de journée. Quelque 5,33% des agents de l'Etat étaient en grève jeudi, en baisse par rapport au 19 octobre (12,76%), selon des chiffres du ministère. Des baisses ont été constatées également pour les agents territoriaux (5,15 contre 11,4) et hospitaliers (4,29 contre 10,51).

La mobilisation faiblit
Plusieurs signaux montrent que le mouvement s'essouffle. Il n'y avait, par exemple, qu'un seul parcours, contre deux les fois précédentes, pour le cortège parisien, qui a été nettement raccourci, entre les places de la République et Saint-Augustin.

Selon un sondage CSA publié par Le Parisien, 65% des Français soutiennent cette nouvelle journée d'actions, ce qui représente une baisse de six points par rapport à la précédente mobilisation nationale.

Forts de ce soutien, les syndicats et l'opposition appellent Nicolas Sarkozy à ne pas promulguer la loi à la mi-novembre.

Des perturbations dans les transports
La tendance est à la décrue avec, entre autres, la reprise des expéditions de carburant dans huit des 12 raffineries françaises.

Dans les transports publics, les perturbations étaient moindres à la SNCF, avec huit TGV sur dix assurés contre un sur deux le 19 octobre, mais le trafic aérien était de nouveau fortement réduit.

La RATP fait état d'un trafic normal ou quasi-normal dans le métro, le RER A et les réseaux de bus et tramway. Sur le RER B, un train sur deux est prévu aux heures de pointe et l'interconnexion RATP-SNCF à Gare du Nord est supprimée.

La Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies de réduire leur programme de vols de 50% sur l'aéroport d'Orly et de 30% sur le reste des aéroports du territoire métropolitain, Roissy compris.

En dehors de la région parisienne, l'Union des transports collectifs a recensé des préavis de grève touchant 29 réseaux de transport urbain, contre 32 le 19 octobre et un pic à 103 le 7 septembre.

Sur les routes, le Centre national d'information routière ne faisait état en fin de matinée que de quelques blocages de voies en raison de manifestations dans l'Aisne, le Finistère et la Loire.

Autre journée de mobilisation le 6 novembre
Le niveau de la mobilisation jeudi, en pleines vacances de la Toussaint, et alors que le texte est déjà voté parlement était loin d'être garanti. "L'objectif n'est pas de battre des records", avait prévenu mercredi Bernard Thibault, qui s'attendait tout de même "à un bon niveau de mobilisation.

"Il y a un vrai sentiment de colère", a estimé pour sa part le secrétaire général de Force Ouvrière Jean-Claude Mailly jeudi matin sur France 2, même s'il a reconnu que la nouvelle journée de mobilisation devrait être de moindre ampleur que les précédentes. "On ne s'attend pas à battre des records aujourd'hui mais cela montre qu'il y a un maintien de la pression et que la loi ne passe pas dans l'esprit des gens", a-t-il déclaré.

Annick Coupé, porte-parole de Solidaires, a assuré que "la mobilisation perdure", citant "tout ce qui se passe au quotidien", notamment dans les "collectifs unitaires". Elle a admis toutefois que "les grèves s'affaiblissent peut-être".

Quant au leader de la CFDT, François Chérèque, il a estimé sur LCI qu'il n'y avait "pas de défaite dans le conflit des retraites". Citant l'enquête CSA pour Le Parisien.

L'intersyndicale doit se retrouver le 4 novembre pour faire le point sur la suite du mouvement. Une autre journée de mobilisation a d'ores et déjà été décrétée, samedi 6 novembre, pour permettre aux salariés du privé de se faire entendre.

Moins de manifestants
A Toulouse, 120.000 manifestants ont défilé jeudi, selon les syndicats, 15.000 selon la préfecture. Le 19 octobre il y avait selon les sources entre 35.000 et 155.000 manifestants. Les Molex marchaient en tête du cortège.

A Paris, la police a compté 31.000 manifestants, les syndicats 170.000.

A Marseille, les chiffres variaient de 12.000 à 150.000, à Lyon de 11.000 à 32.000.

A Bordeaux, la manifestation a rassemblé 18.300 personnes selon la police et 70 000 selon les syndicats, des chiffres en forte baisse par rapport à la précédente. Le 19 octobre, la police avait compté 34.000 manifestants et les syndicats 140.000.

A Rennes, l'intersyndicale a annoncé 25.000 manifestants et la police 9.500, des chiffres inférieurs à ceux annoncés après les rassemblements précédents.

A Rouen, la police annonce 9.500 manifestants et les syndicats 40.000. Au Havre, les chiffres vont de 6.500 45.000 selon les sources, à Dieppe (Seine-Maritime) de 2.700 à
4.500.

Les chiffres étaient en baisse également en Aquitaine avec, selon les sources, à Pau entre 8.600 et 14.000 manifestants contre 15.000 et 25.000 personnes le 19 octobre.

Dans le Nord-Pas-de-Calais, les défilés organisés dans la région ont rassemblé environ deux à trois fois moins de monde, selon les sources, que lors de la précédente journée interprofessionnelle. Il n'était que 4.400 à Lille selon la police, 10 000 selon les syndicats. A Valenciennes, la police a compté 2.400 personnes, les syndicats 2.500.

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