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La défaite de Nicolas Sarkozy conforte le Front national

"Il faut une véritable opposition, pas une opposition qui n'est que le reflet ou la copie du pouvoir en place", a déclaré Marine Le Pen dimanche soir.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Marine Le Pen à la sortie de son bureau de vote à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), le 6 mai 2012. (DENIS CHARLET / AFP)

La présidente du Front national misait depuis des semaines sur l'échec de Nicolas Sarkozy. Avec ses 17,90% au premier tour et la défaite au second tour de Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen sort renforcée du scrutin présidentiel.

"Les dirigeants de l'UMP ont, entre les deux tours, par leur insulte permanente à l'égard des patriotes et leur appel à voter socialiste aux législatives, fini de retirer au président sortant la moindre chance de réélection", a-t-elle lancé. "Il faut une véritable opposition, pas une opposition qui n'est que le reflet ou la copie du pouvoir en place. Il faut une opposition qui tranche idéologiquement et surtout qui soit digne de confiance, ferme, honnête et sûre d'elle-même", a-t-elle encore répété.

Marine Le Pen mise sur les législatives, ce "troisième tour", pour faire entrer des élus à l'Assemblée nationale - où le FN est absent depuis 1998 - et obtenir une nouvelle tribune. Son succès les 10 et 17 juin dépendra en partie du degré de turbulences à l'UMP. Si la droitisation de l'UMP est remise en cause, Marine Le Pen se retrouvera seule à occuper ce terrain, et si cette stratégie est maintenue, la question des alliances entre l'UMP et le FN se posera, l'UMP sera écartelée. 

Des triangulaires probables, mais pas forcément des députés

En 1997, en se maintenant dans de nombreuses circonscriptions, le parti d'extrême droite avait contribué à la déroute de la droite. A priori, les choses semblent plutôt bien engagées pour le Front national. Au premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen est arrivée en tête ou en deuxième position dans 116 circonscriptions et a dépassé la barre des 25% dans 59 d'entre elles. 

Selon un sondage Ifop pour Europe 1 publié dimanche 6 mai au soir, le Front national remporterait 18% des voix aux législatives. "C'est un scrutin de confirmation et d'amplification de la présidentielle, explique Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. Le FN en profite. Ça veut dire des triangulaires et des difficultés pour la droite, mais pas nécessairement des élus pour le FN."

"Nous pouvons obtenir des élus à l'Assemblée", mais le scrutin majoritaire à deux tours "nous est extrêmement défavorable", a admis dimanche Nicolas Bay, l'un des porte-parole de Marine Le Pen.  

Aux cantonales de mars 2011, le FN avait dépassé au premier tour les 30% dans de nombreux cantons. Une semaine plus tard, il n'obtenait que deux élus.

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