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La Chine dément toute implication dans l'affaire d'espionnage industriel présumée chez Renault

Un porte-parole du ministère des affaires étrangères l'a fait savoir mardi. "Ces accusations sont sans fondement et irresponsables. La partie chinoise ne peut les accepter", a déclaré Hong Lei, lors d'un point de presse ordinaire.La Direction centrale du renseignement intérieur a été saisie par l'Elysée d'une enquête et suit une piste chinoise.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Le parking de stockage de l'usine Renault de Douai (Nord) (AFP - PHILIPPE HUGUEN)

Un porte-parole du ministère des affaires étrangères l'a fait savoir mardi. "Ces accusations sont sans fondement et irresponsables. La partie chinoise ne peut les accepter", a déclaré Hong Lei, lors d'un point de presse ordinaire.

La Direction centrale du renseignement intérieur a été saisie par l'Elysée d'une enquête et suit une piste chinoise.

Le n°2 de Renault, affirme que le constructeur est "victime d'une filière organisée internationale" mais assure ne pas avoir pas perdu de secret technologique majeur, dans Le Monde daté de dimanche.

Le constructeur qui a annoncé son intention de porter plainte, a mis à pied trois hauts cadres en raison de soupçons d'espionnage.

"Nous sommes arrivés à la conclusion que nous étions face à un système organisé de collecte d'informations économiques, technologiques et stratégiques pour servir des intérêts situés à l'étranger", déclare M. Pélata. "Il s'agit en l'espèce d'un travail de professionnels. Renault est victime d'une filière organisée internationale", a-t-il assuré.

"Nous avons fait le point avec nos équipes techniques (...). Les choses sont claires : aucune pépite technologique, stratégique sur le point de l'innovation, n'a pu filtrer en dehors de l'entreprise, y compris les presque 200 brevets déposés ou en cours de dépôt", a-t-il expliqué. "En revanche nous estimons que des informations sur l'architecture de nos véhicules, sur les coûts et le modèle économique du programme (de voiture électrique) peuvent avoir fuité", a ajouté M. Pélata.

La piste chinoise prise au sérieux mais pas confirmée
Le ministre de l'Industrie Eric Besson, a refusé samedi de confirmer la piste chinoise. "A ce stade, moi je ne peux pas l'affirmer et seule une enquête contradictoire pourrait le dire (...) Je ne confirme pas et je ne suis pas qualifié pour le faire", a-t-il dit sur Europe 1.

Cette hypothèse chinoise a été avancée en premier vendredi par le quotidien Le Figaro. Le même jour, le site internet du Point a affirmé que les trois cadres mis à pied par Renault auraient touché de l'argent à l'étranger contre des brevets "en attente d'être déposés" sur des batteries de véhicules électriques.

L'un des trois mis à pied se dit "abasourdi'

Mathieu Tenenbaum, l'un des trois salariés soupçonnés par Renault, est sorti vendredi de l'anonymat pour récuser les soupçons de divulgation des secrets industriels du groupe. Il est "abasourdi" par ces accusations d'espionnage et attend des explications sur ce qui lui est reproché, a déclaré son avocat Me Thibault de Montbrial.

M. Tenenbaum a été expulsé lundi de ses locaux professionnels "en quelques minutes, sans aucune justification qu'un laconique et énigmatique on sait ce que vous avez fait, vous feriez bien d'avouer, alors même qu'aucune explication sur la faute qui semblait lui être ainsi reprochée, ne lui était apportée", a poursuivi son défenseur.

"Ce décalage entre le mutisme de sa hiérarchie lundi et la véritable pré-déclaration de culpabilité de la communication publique de Renault depuis quatre jours le laisse perplexe", a-t-il ajouté.

Les faits reprochés aux trois hommes restent obscurs mais ils devraient maintenant être convoqués à un entretien préalable à leur licenciement.

Quatre milliards d'investissements

Renault a investi quatre milliards d'euros avec son partenaire Nissan dans les véhicules électriques et a déjà déposé 56 brevets sur le véhicule électrique, sans compter la centaine en cours de finalisation. L'enjeu est énorme pour le tandem, qui vise le leadership mondial sur ce marché.

Cette technologie, qui permet de ramener à zéro les émissions de CO2 d'un véhicule, est jugée aujourd'hui incontournable par l'ensemble des constructeurs et soutenue par les pouvoirs publics à travers le monde.

Les premiers véhicules électriques Renault et Nissan seront lancés cette année, tandis que le modèle phare du programme, la berline Zoé, sortira des chaînes de Flins en 2012.

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