La 9e journée d'action sur les retraites, l'emploi et les salaires a donné lieu mardi à plusieurs manifestations
A Paris, entre 3.200, selon la police, et 10.000 manifestants, selon la CGT, ont défilé de la place de l'Opéra à celle de la Bourse, répondant à l'appel des syndicats CGT, CFDT, FSU, Solidaires (syndicats SUD et autres) et Unsa.
En province, les rassemblements ont souvent ciblé les préfectures, les sièges locaux du Medef et les permanences UMP.
Dans les réseaux de transports urbains, malgré le dépôt de préavis de grève dans 19 villes, aucune perturbation majeure n'avait été signalée mardi matin. A Belfort, "des perturbations minimes" ont été enregistrées en début de journée.
Les syndicats CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa ont appelé cette neuvième journée d'action interprofessionnelle "multiforme", près de deux semaines après la promulgation de la loi sur la réforme des retraites. FO, la CFTC et la CFE-CGC ont choisi de rester à l'écart.
Des cortèges dans une dizaine de villes
Dans l'Ouest, les cortèges ont rassemblé entre 1.600 (police) et 5.000 (syndicats) personnes à Nantes, 2.000 à 2.300 à Caen, entre 1.300 et 5.000 au Mans, de 1.000 à 2.500 à Saint-Nazaire et environ un millier, à Rennes.
En Rhône-Alpes, les manifestants étaient entre 3.200 et 7.000 à Lyon à défiler derrière une banderole proclamant "une autre répartition des richesses. Pour l'emploi, les salaires, les retraites".
A Grenoble, la police a comptabilisé 300 personnes, les syndicats 4.000. Les manifestants étaient 400 à Roanne, selon la police.
Dans le Sud-Ouest, les cortèges ont défilé à Bordeaux avec entre 1.500 et 6.000 personnes derrière une banderole "Salariés, emplois, retraites: imposons notre choix", à Toulouse, ils étaient entre 2.500 et 10.000, à Pau entre 500 et 700 personnes, et Bayonne entre 570 et 850.
CGT : "une vraie volonté de continuer"
Plusieurs personnalités de la gauche s'étaient jointes au cortège parisien, comme Benoît Hamon (PS), Pierre Laurent et Marie-George Buffet (PCF), Jean-Luc Mélenchon (PG).
La journée d'action "sert à tenir un engagement que nous avons pris devant les salariés mais aussi le gouvernement: la loi sur les retraites ne met pas fin au débat et aux mobilisations sur la retraite", a déclaré le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault devant le palais Brongniart, ex-siège de la Bourse.
"La journée d'aujourd'hui peut paraître un peu plus modeste après le mouvement très fort que nous avons connu ces derniers mois. Mais il y a une vraie volonté des salariés de continuer", a estimé Bernadette Groison, numéro un de la FSU.
Interrogé sur l'hommage rendu par le chef de l'Etat aux syndicalistes lors de son intervention télévisée du 16 novembre, M. Thibault a répondu sur France 2 que c'était "assez facile dans la mesure où on se fout de leur opinion". "J'étais stupéfait d'apprendre de sa part que la plus importante des conclusions était de remarquer qu'il n'y a pas eu de violence.
"Les syndicats continuent d'assumer leurs responsabilités" et "personne ne peut penser que nous allons laisser les choses en l'état", même si la loi a été votée, a-t-il assuré. Ainsi, "sur la reconnaissance de la pénibilité des métiers (...), nous allons (...) continuer à faire avancer cette revendication légitime", a souligné Bernard Thibault.
Les syndicats n'ont "pas utilisé tout ce qui était possible" pour tenter de faire échec à la réforme des retraites, a souligné de son côté, mardi, le secrétaire général de Force Ouvrière Jean-Claude Mailly. "On n'a pas utilisé tout ce qui était possible", car "FO avait proposé à plusieurs reprises une journée de grève, 24 heures de grève, ensemble public/privé.
"On n'oublie pas le dossier retraite, on sort encore des tracts, des documents", a souligné M. Mailly. "D'une certaine manière, on a été battu, puisque le texte a été promulgué. Battus mais pas abattus", car "il y a un esprit de résistance qui s'est installé", a-t-il estimé.
"Le Parti socialiste apporte son soutien à la journée d'action du 23 novembre après le passage en force du gouvernement sur les retraites", dont la loi a été promulguée le 10 novembre, écrit le PS dans un communiqué. "Cette mobilisation exprime le refus d'une réforme injuste et dangereuse, qui ne règle rien sur le fond et n'assure pas le financement pérenne du système de retraite par répartition", ajoute le PS.
"Soucieux de donner un débouché politique à cette mobilisation", le PS rappelle ses propres propositions: "Financement juste des retraites (élargi au capital), prise en compte de la pénibilité mais aussi de l'allongement de la vie, liberté de partir à 60 ans et mise en place d'un système personnalisé offrant plus de souplesse".
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