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L'ex-compagnon de la magistrate de 43 ans retrouvée morte jeudi dans sa voiture, a été mis en examen et écroué

Il a été mis en examen pour assassinat et meurtre, a indiqué le vice-procureur de Bordeaux, Agnès Aubouin. Il encourt la réclusion à perpétuitéLa police a rapidement orienté l'enquête vers la piste du crime passionnel quand elle a su par des proches de la victime qu'elle était harcelée au téléphone par son ex-conjoint, un manutentionnaire de 44 ans
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Le quartier Bastide, à Bordeaux, où une magistrate a été retrouvée assassinée (archives) (AFP / Only France / Tripelon-Jarry)

Il a été mis en examen pour assassinat et meurtre, a indiqué le vice-procureur de Bordeaux, Agnès Aubouin. Il encourt la réclusion à perpétuité

La police a rapidement orienté l'enquête vers la piste du crime passionnel quand elle a su par des proches de la victime qu'elle était harcelée au téléphone par son ex-conjoint, un manutentionnaire de 44 ans

L'ex-compagnon, également père des enfants de la magistrate, a été placé en détention provisoire. Il avait été placé en garde à vue dès jeudi matin.

"L'ancien compagnon de Myriam Sanchez a été déféré devant le parquet de Bordeaux, qui a décidé l'ouverture d'une information judiciaire des chefs d'assassinat et de meurtre par une personne ayant été le conjoint ou le concubin de la victime, pour lesquels la réclusion criminelle à perpétuité est encourue", précise le communiqué du vice-procureur de Bordeaux, Agnès Aubouin..

Myriam Sanchez, enseignante à l'Ecole nationale de la magistrature à Bordeaux, avait été retrouvée sans vie, la tête en sang, jeudi matin vers 7h30 à l'intérieur de sa voiture, garée à une vingtaine de mètres de son domicile situé à la Bastide, un quartier excentré de Bordeaux.

Les enquêteurs penchent pour un crime passionnel
Selon le procureur des indices ont été réunis "permettant de suspecter un acte de l'ex-compagnon de Mme Sanchez". Le mobile pourrait être que ce dernier "semble avoir eu révélation ou confirmation que Mme Sanchez venait de nouer une nouvelle relation affective".

L'homme n'a rien reconnu lors de sa garde à vue. "Pour autant, il est établi qu'il a passé la soirée du 24 au 25 août hors de son domicile alors qu'ont été mis en évidence d'importantes zones d'ombre dans son emploi du temps et que ses déclarations sur celui-ci sont contredites par les données de l'enquête", a justifié le procureur.

Agé de 44 ans, l'homme, dont l'identité n'a pas été révélée, manutentionnaire dans une entreprise bordelaise, avait, toujours selon la même source, souffert d'un "épisode dépressif assez sévère" lors de la séparation du couple "en 2008-2009". Ce qui devait entraîner son admission dans un hôpital psychiatrique.

Myriam Sanchez était harcelée par téléphone
Selon son entourage, Myriam Sanchez se disait "harcelée sur son téléphone et par SMS" et était "très inquiète", a poursuivi le procureur Claude Laplaud.

Après sa journée de travail mercredi à l'ENM, elle avait regagné son domicile, une maison du quartier Bastide, sur la rive droite de la Garonne, où elle vivait avec ses deux enfants. Elle était ressortie vers 20 h, confiant ses enfants à une baby-sitter. Elle s'était alors rendue chez son nouveau compagnon dans la banlieue proche de Bordeaux.

Selon son ami, qui a été entendu par la police judiciaire chargée de l'enquête, Myriam Sanchez l'aurait quitté vers 1h30 jeudi matin. L'agression a été commise au moment où elle rentrait chez elle, avec "un objet contondant et/ou tranchant", a précisé le procureur. Elle a été agressée alors qu'elle venait de garer son véhicule.

C'est la mère de la baby-sitter, qui habite à côté de la victime, qui a remarqué la voiture vers 7h30 et a alerté la police. Le sac à main de la magistrate a été retrouvé avec carte bleue et argent liquide.

Myriam Sanchez enseignait à l'ENM depuis 2008: elle était coordinatrice de la formation sur les fonctions de juge des enfants. Auparavant, elle avait été juge d'instruction à Chalons-sur-Marne de 1994 à 1998, juge des enfants à Nantes jusqu'en juillet 2003, puis juge des enfants à Libourne (Gironde).

A Bordeaux, l'annonce de l'assassinat de la magistrate a suscité une vive émotion dans le monde judiciaire. "Cela a été un véritable coup de tonnerre, tout le monde est effondré", a déclaré le directeur de l'Ecole nationale de la magistrature, Jean-François Thony, cité par Sud Ouest.

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