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L'ancien ministre de la Sécurité publique, membre du bureau politique de l'UMP, s'est éteint jeudi matin à 6h00 à 81 ans

Il avait été admis d'urgence à l'hôpital Foch de Suresnes jeudi matin, selon le porte-parole de l'UMP Dominique Paillé.Durant la première cohabitation (1986-88) de la présidence Mitterrand, Robert Pandraud, ancien collaborateur de Jacques Chirac, fut ministre délégué chargé de la Sécurité publique auprès du ministre de l'Intérieur Charles Pasqua.
Article rédigé par France2.fr
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Robert Pandraud et Charles Pasqua en mars 1986, au ministère de l'Intérieur (AFP / Daniel Janin)

Il avait été admis d'urgence à l'hôpital Foch de Suresnes jeudi matin, selon le porte-parole de l'UMP Dominique Paillé.

Durant la première cohabitation (1986-88) de la présidence Mitterrand, Robert Pandraud, ancien collaborateur de Jacques Chirac, fut ministre délégué chargé de la Sécurité publique auprès du ministre de l'Intérieur Charles Pasqua.

Au cours d'une carrière démarrée comme haut fonctionnaire, cet ancien directeur de la police nationale, devenu ancien ministre délégué sous la cohabitation, occupa également les fonctions de directeur de cabinet à la mairie de Paris auprès de Jacques Chirac (1983-1986), député -RPR puis UMP- de Seine-Saint-Denis (1986-2007), ancien conseiller régional (RPR) d'Ile-de-France (1992-1998), membre du bureau politique de l'UMP depuis 2004, président de la commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales de l'UMP depuis 2005.

Sa vie, sa carrière
Né le 16 octobre 1928 au Puy (Haute-Loire), diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, Robert Pandraud, fils d'instituteur et étudiant boursier, est affecté au ministère de l'Intérieur à sa sortie de l'ENA (promotion "Paul Cambon") en 1953. Il choisit la préfectorale, et sera notamment secrétaire général des Hauts-de-Seine (1967-1968).

Revenu au ministère de l'Intérieur, Robert Pandraud, qui a le goût de l'ordre et du pouvoir, occupe durant plus de dix ans des postes sensibles: directeur central de la sécurité publique, puis directeur du service actif de la police nationale (1970-1973), directeur du personnel et du matériel de la police (1973).

En 1974, il devient directeur-adjoint du cabinet du ministre de l'Intérieur Michel Poniatowski (1974-1975), avant de se voir confier la direction générale de la Police nationale (1975-1978). Robert Pandraud est ensuite directeur général de l'administration au ministère de l'Intérieur jusqu'en juillet 1981, date à laquelle il est nommé inspecteur général de l'administration du ministère de l'Intérieur.

Relégué, Robert Pandraud se tourne vers la politique et rejoint Jacques Chirac à la mairie de Paris en mars 1982, comme directeur général des services administratifs du département de Paris, puis comme directeur de cabinet du maire.

En 2002, il sera mis en examen pour "détournement de fonds publics et complicité" dans l'affaire des chargés de missions de la Ville de Paris, dont l'enquête est terminée depuis avril 2009.

Devenu ministre de la Sécurité, Robert Pandraud doit affronter en 1986, avec son ministre de tutelle Charles Pasqua, la vague d'attentats commis à Paris, ainsi que les grandes manifestations lycéennes et étudiantes marquées par la mort du jeune Malik Oussekine. Il aura alors cette phrase malheureuse: "Si j'avais un fils sous dialyse, je l'empêcherais de faire le con la nuit."

Inspecteur général de l'administration honoraire (1988), Robert Pandraud, qui ne s'était pas représenté aux législatives 2007, devient la même année, consultant chargé du lobbying institutionnel au cabinet DTM Conseil.

Officier de la Légion d'honneur, médaille d'or de la Police nationale, il était marié et père de trois enfants, dont Marc Pandraud, président du Groupe Deutsche Bank France.

Réactions
- Charles Pasqua a relaté, jeudi sur Europe 1, combien il était "pratiquement inséparable" de Robert Pandraud, les deux hommes étant même surnommés "Starsky et Hutch" du nom des deux policiers complices de la série américaine. "Nous étions complémentaires. J'étais plus politique, il était plus technicien (...) Le souvenir le plus vivace, c'est la façon dont nous étions accueillis par les militants. Quand nous arrivions, les gens se mettaient à crier 'voilà Starsky et Hutch!'"

- Jacques Chirac a fait part, dans un communiqué, de sa "très grande tristesse" à l'annonce du décès de Robert Pandraud, qui fut un proche collaborateurs et ministre de la Sécurité durant la première cohabitation. "C'est avec une très grande tristesse que le président Jacques Chirac a appris le décès de Robert Pandraud qui fut un de ses proches collaborateurs et auquel l'unissait des liens d'amitié très anciens", d'après le communiqué.

- Nicolas Sarkozy a rendu hommage à l'ancien ministre Robert Pandraud mort jeudi, saluant en lui "un très grand serviteur de l'Etat" qui sut "rétablir la sécurité", "par son action ferme et déterminée", lorsque "la France fut frappée par une terrible vague d'attentats terroristes" en 1986.

- L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s'est dit "très touché", jeudi matin sur LCI, à l'annonce de la mort de Robert Pandraud, saluant dans l'ancien ministre de la Sécurité publique "un homme de coeur" et "un grand serviteur de la cause politique".

- Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a rendu hommage à l'ancien ministre Robert Pandraud, "un élu d'une vitalité forte et d'un caractère d'acier". "J'ai appris avec une grande tristesse le décès de l'ancien ministre délégué à la Sécurité Robert Pandraud, qui s'est éteint jeudi à Suresnes, à l'âge de 81 ans."

- Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale (sur i-TELE): "Ca me fait de la peine. C'était vraiment une figure d'une certaine époque, d'une famille politique à laquelle j'ai adhéré et que j'ai beaucoup aimée en son temps et qui était le RPR (...) Robert Pandraud avait un sacré caractère, il aimait beaucoup notre pays."

- Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, a estimé qu'avec la mort de l'ancien ministre RPR, "la France perd un grand serviteur de l'Etat, un homme remarquable, de convictions et de courage", une "figure emblématique du paysage politique français". Robert Pandraud a "toujours eu à coeur l'intérêt de ses concitoyens et le sens du devoir. Pour lui, la défense et la garantie de la sécurité étaient primordiales."

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