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L'agence de notation Moody's dégrade la note de la France

L'agence de notation Moody's dégrade la note souveraine de la France qui passe de AAA à AA1. Moody's menace d'abaisser à nouveau la note de la France à moyen terme. Pour le ministre des Finances, Pierre Moscovici, cette dégradation est une "sanction de la gestion du passé".
Article rédigé par Rémi Ink
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

La note souveraine de la France a été abaissée par l'agence de notation Moody's. Le ministre des Finances
Pierre Moscovici y voit une "sanction de la gestion du passé " qui incite le gouvernement à
"mettre en oeuvre rapidement " ses réformes. Pierre Moscovici a également déclaré que la dette française demeure "parmi les plus sûres de la zone euro ". 

La note souveraine de la France dégradée par deux agences

Moody's a abaissé
lundi d'un cran la note de la France, qui perd son
précieux AAA désormais remplacé par la note AA1, assortie d'une perspective
négative. Cette dégradation est la deuxième auprès d'une grande agence d'évaluation financière
internationale après Standard and Poor's en début d'année.

Quant à Fitch Ratings, la troisième des grandes agences de notation internationales, elle prévoit de se prononcer courant 2013 sur l'évolution de la note AAA qu'elle attribue à l'Etat français, placée sous perspective négative. 

Philippe Dessertine, économiste et directeur de l'Institut de Haute Finance, est pessimiste devant cette nouvelle dégradation de la note souveraine de la France. 

Des "perspectives économiques de long terme affectées de manière négative "

Pour justifier sa décision, l'agence, qui
menaçait d'abaisser la note française depuis le 13
février, évoque des "perspectives économiques de long terme affectées de manière
négative par de multiples défis structurels
", dont "une perte de
compétitivité graduelle mais continue
" et "des rigidités des marchés du travail, des
biens et des services
". 

Moody's cite aussi des "perspectives
budgétaires incertaines en raison de la dégradation des
perspectives économiques
". Enfin, selon Moody's, la capacité de la France à résister à
d'éventuels nouveaux chocs futurs de la zone euro "diminue ", et
ce d'autant que son exposition aux pays fragiles de l'Union monétaire, via les liens
commerciaux ou bancaires, "est beaucoup trop importante ".

Quatre pays bénéficient encore d'un triple A dans la zone euro

Depuis la décision de Standard and Poor's en début d'année, seuls quatre pays de la zone euro bénéficient encore d'un AAA auprès des trois grandes agences : l'Allemagne, la Finlande, le Luxembourg et les Pays-Bas.

Pour autant, la décision de SP n'avait pas eu d'effet sur les marchés et, dix mois plus tard, la France emprunte même à des taux d'intérêt historiquement bas, plus faibles qu'à l'époque de la dégradation. Seule conséquence : le Fonds européen de stabilité financière (FESF), le fonds de secours temporaire de la zone euro avait lui aussi perdu son triple A. 

La situation devrait être un peu différente avec le Mécanisme européen de stabilité (MES), car ce pare-feu permanent dispose d'un capital de 80 milliards d'euros qui lui permet d'être moins sensible aux changements de notation des Etats de la zone euro.

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