Jean-Noël Guérini aurait mis au courant son frère Alexandre d'une enquête le concernant en avril 2009
C'est ce qui ressort d'une écoute téléphonique publiée par France 3 Alpes-Provence jeudi. Le président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, et sénateur, avait pourtant déclaré: "En ce qui me concerne, je ne me suis jamais mêlé de cette affaire, ni de près, ni de loin".
Le Parisien évoque des écoutes "compromettantes" pour les frères Guérini.
Selon cette source, l'élu serait intervenu pour favoriser financièrement son frère chef d'entreprise.
Ces écoutes ont été réalisées "à l"été 2009 par les gendarmes" dans le cadre d'une vaste enquête à plusieurs volets touchant à des marchés publics présumés frauduleux. Jusque là, le nom de Jean-Noël n'apparaissait qu'en tant que frère d'Alexandre. Celui-ci, dirigeant d'entreprise spécialisé dans la collecte et le traitement des déchets, a été mis en examen en décembre pour "abus de biens sociaux, détournement de biens publics, recel et blanchiment, corruption active et détention de munition". Il a été placé en détention.
Au travers des écoutes, le nom du président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône "figure pour la première fois en tant qu"acteur", selon Le Parisien. "Tandis qu"Alexandre Guérini tente de faire nommer un de ses amis comme avocat de la communauté Agglo pole Provence pour négocier plus facilement avec elle une baisse de redevance portant sur l"utilisation d"une décharge, il appelle d"abord des élus de l"institution. Il les somme de choisir l"avocat de son choix, puis, pour être sûr que le message est bien passé, Alexandre téléphone à Jean-Noël afin qu"il règle son dossier. Résultat, l"avocat voulu est nommé. Quant à la redevance d"Alexandre Guérini, elle aurait été diminuée de moitié", raconte le journal.
Le président PS de l'Agglo Pole Provence, Michel Tonon, a démenti avoir favorisé financièrement Alexandre Guérini sur intervention de son frère.
"Je constate qu'une nouvelle fois, des écoutes téléphoniques, dont on nous dit qu'elles viennent 'tout juste d'être versées au dossier', sont sorties de leur contexte et publiées sans aucune précaution, ni vérification", affirme le sénateur des Bouches-du-Rhône. Il dit avoir écrit au procureur de la République à Marseille "pour lui demander de prendre toutes les mesures pour que cette affaire cesse d'être exploitée publiquement grâce à des fuites difficilement explicables".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.