Jacques Chirac n'a "plus l'entière capacité de participer au déroulement des audiences" de son procès qui s'ouvre lundi
L'ancien président a demandé au tribunal que ses avocats "puissent le représenter", ont annoncé samedi les avocats de l'ancien chef de l'Etat dans un communiqué.
Ils précisent qu'à "la demande de Jacques Chirac, (ils) ont transmis vendredi 2 septembre au président du tribunal une lettre de (leur) client à laquelle était jointe son dossier médical".
"Dans cette lettre, le président Chirac indique au Tribunal son souhait de voir le procès aller à son terme et sa volonté d'assumer ses responsabilités même si il n'a plus l'entière capacité de participer au déroulement des audiences. Il sollicite donc que ses avocats puissent le représenter et porter sa voix durant ces audiences", poursuivent les avocats de l'ancien chef de l'Etat.
Dans ce courrier, citent-ils, Jacques Chirac "rappelle également son attachement à un des principes qui fonde notre pacte républicain et qui veut que tous les Français soient égaux face à la justice". Ils concluent le communiqué en soulignant qu'il "appartiendra au tribunal de se déterminer".
Joint au courrier, un rapport médical, sollicité par son épouse et sa fille cité -et cité par le cite du Le Monde-, atteste du fait que l'ancien président, 79 ans, ne serait pas en état de suivre son audience dans des bonnes conditions. Selon ce rapport du professeur Olivier Lyon-Caen, chef du service de neurologie à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, "Monsieur Chirac est dans un état de vulnérabilité qui ne lui permet pas de répondre aux questions sur son passé", a écrit Le Monde samedi sur son site internet.
Par ailleurs, d'après une personne -citée par l'AFP- qui fréquente régulièrement l'ancien président, "son état de santé s'est dégradé durant l'été, avec une grande faiblesse en juillet". Et cette source ajoute: "Il a des pertes de mémoire et ne maîtrise pas ses paroles, non pas qu'il dise des choses incompréhensibles, mais sa parole est mal maîtrisée. S'il comparaissait, cela ne ferait pas avancer la manifestation de la vérité."
Reporté en mars pour des questions de procédure, le procès de Jacques Chirac doit débuter lundi après-midi à 13h30, mais en l'absence de l'intéressé. La première audience doit être consacrée à des questions de procédure.
Maintes fois repoussé, ce procès pour détournement de fonds publics à la mairie de Paris serait le premier en France pour un ancien chef d'Etat républicain. Poursuivi pour "détournement de fonds publics, abus de confiance et prise illégale d'intérêt", Jacques Chirac encourt en théorie jusqu'à dix ans de prison, mais les juges ne prononcent en pratique, dans ces dossiers anciens, que des peines avec sursis, en cas de déclaration de culpabilité. Le procès est programmé du 5 au 23 septembre. Neuf autres personnes, des proches de l'ancien chef de l'Etat, sont appelées à comparaître.
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