Petit à petit, la bande de sable de la plage du Grau d’Agde disparaît au gré des flots. Pourtant, dès les années 80, de lourds brise-lames avaient été installés pour ralentir ce phénomène. Mais aujourd’hui, force est de constater que ce dispositif n’est plus suffisant : la plage ne mesure plus que 500 mètres. Pour éviter sa disparition, une quarantaine de tours ont été immergées non loin du Grau d’Agde. Ces créations de l'entreprise montpelliéraine Seaboot sont en réalité des atténuateurs de houle nouvelle génération. Leur fonctionnement est inspiré de celui des racines des palétuviers, l’une des essences qui composent les mangroves. "Le courant passe à travers l’objet de du fait de la complexité de l’objet, on dissipe de l’énergie par frottements", explique Julien Dalle, directeur de projet Seaboost. À sa sortie du dispositif, le courant est de plus faible intensité lorsque qu’il atteint la plage et les risques d’érosion sont réduits.Ingénierie écologiqueUne bonne nouvelle pour les amoureux de la plage mais aussi pour la biodiversité. Les atténuateurs de houle sont conçus pour pouvoir accueillir la faune aquatique sur sa structure tout en protégeant l’écosystème existant. "L’action qui est menée est intéressante, car elle est complémentaire de l’action de protection des herbiers de Posidonies", explique Renaud Dupuy de la Grandrive, directeur de l'Aire Marine Protégée d’Agde. Ces brise-lames naturels situés dans les eaux côtières peu profondes en Méditerranée abritent de nombreuses espèces aquatiques et peuvent absorber une grande quantité de carbone. Si ce projet intitulé Pegase est expérimental, ses résultats pourraient favoriser l'emploi de l'ingénierie écologique dans les villes côtières et permettre de trouver un équilibre entre le maintien du tourisme maritime et le respect de la biodiversité.