Dans le Bas-Rhin, la société Caddie renonce aux chariots en plastique
On n'en voyait quasiment plus sur les parkings des supermarchés. Depuis une vingtaine d'années, le chariot en métal avait laissé la place aux chariots en plastique, plus légers et plus design. "Ils étaient beaucoup plus sexy et sympathiques" reconnait Jonathan Bertrand, directeur de Caddie SAS dont l’unique usine située à Detwiller (Bas-Rhin) produisait, jusqu’à ces derniers jours, 10 % de chariots en plastique. En 10 ans, 50 000 pièces sont sorties des chaines de montage. Aujourd’hui, comme ses concurrents, la marque emblématique change de cap pour des raisons écologiques et économiques. "On se rend compte que certains grands noms du marché français font un retour en arrière et reviennent sur le chariot en acier. Le chariot plastique est moins durable dans le temps. Le renouvellement du parc doit se faire plus souvent" explique le directeur de Caddie. On estime que l’espérance de vie d’un chariot en plastique est de cinq à huit ans, deux fois moins qu’un chariot en métal, alors que son prix est 30% plus élevé.
Un chariot qui se recycle à l’infini
Moins solide que le métal, le plastique se réutilise aussi plus difficilement. "L’acier a l’avantage de se recycler à l’infini. On peut le retravailler pour en faire des bobines de fil de fer ou autre chose" rapporte David Kuntz, responsable technique de Caddie. Les chariots en fer vieillissants pourront aussi être rénovés pour une deuxième vie. Une nouvelle activité en vue pour l’entreprise qui va créer un site dédié au reconditionnement à Valenciennes (Nord). "On va récupérer les chariots existants sur d’autres parcs pour les reconditionner. C’est-à-dire prendre la partie métal, la nettoyer, la remettre à jour et rajouter à nouveau les pièces plastiques, les roulettes, les poignées" précise David Kuntz. Caddie se positionne ainsi sur le marché de l’occasion, très présent dans d’autres pays. Une opportunité économique pour la marque rachetée en 2022 par le groupe Cochez, spécialisé dans le transport et les services industriels, après des problèmes financiers. Seule incertitude à ce changement de stratégie : les clients seront-ils réceptifs à cet enjeu environnemental ? Réponse sur les parkings des grandes surfaces dans quelques années.
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