À Limoges, des ateliers antichute permettent aux personnes âgées de retrouver confiance
Le pas est encore hésitant, mais peu à peu elles retrouvent confiance en elles. Ce jour-là, à l'hôpital Baudin de Limoges, un petit groupe de dames âgées se retrouvent pour suivre le programme "Parachute".
Elle ont entre 76 et 89 ans, leur crainte : tomber chez elles ou perdre l’équilibre dans la rue. "Les chutes, j’en ai fait ! Sept cassures en trois ans. Alors, de l’équilibre, j’en avais besoin. Comme j’ai de l’ostéoporose, la moindre chute, je suis cassée" , témoigne Denise Mangeot, 82 ans. "Je marche mal, je ne lève pas assez les pieds et donc, une marche, il suffit que je ne lève pas assez la jambe et je pars" , raconte Liliane Boulesteix, 76 ans.
Pour bénéficier de ce programme, les patients sont orientés par leur médecin ou l'unité de prévention du vieillissement du CHU de Limoges.
Des activités pluridisciplinaires
Pendant deux mois, à raison de deux demi-journées, ces dames effectuent un ensemble d'exercices qui mettent notamment l'accent sur l'activité physique adaptée. Les séances sont encadrées par des kinésithérapeutes, des animateurs sportifs et des ergonomes.
"L’idée est de travailler tout ce qui est notion de renforcement musculaire des membres inférieurs. Plus les membres inférieurs seront musclés, plus la personne va tenir facilement en équilibre et sera autonome dans sa vie quotidienne", explique Jason Vergeaud, enseignant en activité physique adaptée.
"Plus on travaille l’équilibre, plus on va en gagner. On travaille la hauteur de la marche avec les haies, la largeur. Par exemple, si vous vous tapez sur un trottoir, vous avez plus de chance de tomber si vous n’avez pas ces réflexes d’équilibre", ajoute Manon Bernard, masseur kinésithérapeute.
D'autres ateliers, plus théoriques, son également dispensés lors du programme. Une ergonome leur explique, par exemple, la façon d'aménager leur logement pour éviter les chutes. Une psychologue vient aussi évoquer la peur de la rechute qui conduit parfois à l'isolement. "Les gens ne sont pas détendus. En général, ils n’osent plus sortir, ils perdent en musculature, donc ils diminuent leur activité. C'est un cercle vicieux" , détaille Anne-Céline Beaubiat, psychologue.
Le fléau des chutes
Chaque année en France, les chutes entraînent plus de 10 000 décès et 100 000 hospitalisations chez les plus de 65 ans.
Trois millions de personnes âgées vivant à domicile font une chute par an. Les conséquences sont souvent synonyme de perte d'autonomie. Un vrai problème de santé publique. Pour la seule région Nouvelle-Aquitaine, par exemple, on dénombrait, en 2020, 17 658 séjours hospitaliers pour chute et 1 146 décès.
"30% des plus de 65 ans ont une problématique de chute. Il y a 10 000 décès par an liés à la chute en France. C’est énorme !", déplore le Dr Mamadou Touré, responsable de l'unité de prévention de la chute à l'hôpital de jour Baudin.
Pour lutter contre ce fléau, un plan national antichute a été lancé en 2022. Objectif : réduire de 20% le nombre de chutes mortelles d'ici 2024.
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