Ils marchent pour montrer que "la vieillesse fait partie de la vie"
Plusieurs milliers de seniors participent, dimanche 20 octobre, dans toute la France, à la Marche bleue. Pour Jean Barucq, coordinateur de cet événement, cela doit permettre d'alerter "contre la perte d'autonomie" des plus âgés.
Des personnes âgées, fédérées par leurs associations, se rassemblent, dimanche 20 octobre, dans toute la France pour une balade inédite. Cette Marche bleue inaugure la 62e édition de la Semaine bleue, qui se tient du 21 au 27 octobre, et dont l'objectif est de sensibiliser l'opinion publique à la place des retraités dans la société.
Les seniors veulent, entre autres, balayer les préjugés et mettre en avant leur dynamisme. L’événement est coordonné par l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniops). Jean Barucq, 80 ans et coordinateur de la Semaine bleue, revient pour francetv info sur la démarche de cette manifestation.
Francetv info : Comment est née l’idée de la Marche bleue ?
Jean Barucq : Michèle Delaunay, la ministre chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie, s’est tournée vers nous. Son souci était d'avertir contre la perte d’autonomie. Elle a tout d’abord proposé une grande marche à Paris, une sorte de manifestation, mais nous avons estimé qu’il valait mieux disséminer cet événement sur l’ensemble du territoire afin qu’il soit plus adapté aux personnes âgées. Nous avons aussi décidé d’intégrer la marche à la Semaine bleue, qui est du même coup devenue le support du message de la ministre. A travers l’idée de la marche, nous avons voulu montrer que, malgré notre âge, nous sommes capables de vivre, de faire une activité et de la réaliser ensemble.
Dimanche, pour la première fois, cinquante marches se dérouleront partout en France. Les participants pourront parcourir jusqu’à vingt kilomètres ou moins, selon les possibilités de chacun. Le plus important événement aura lieu autour de Mantes-la-Jolie (Yvelines) où l’on attend environ 1 500 personnes. La ministre devrait également être présente et prendre la parole.
Selon vous, quelle est l’image des personnes âgées au sein de notre société ?
Les médias ont une grosse part de responsabilité à ce sujet. Ils donnent souvent à voir une image dévalorisante de la personne âgée. Quand on en parle, c’est toujours pour évoquer la dépendance, les maisons de retraite. Cela existe, bien sûr, mais il n’y a pas que ça. Ne parler que de ça est dévalorisant. D'ailleurs la dépendance n’est pas que l’affaire des vieux, cela peut survenir à tout âge. C’est un peu le déni de la vieillesse, la société actuelle prône l’eugénisme. Pourtant, la vieillesse fait partie de la vie. Nous avons davantage besoin de liens que de biens et dès qu’il y a du lien, il y a de la vie.
Quel est l’objectif de la Semaine bleue ?
La Semaine bleue n’est pas porteuse de revendications. Il s’agit d’une manifestation qui donne du sens à une activité. Son objectif est de mettre en relation les gens les uns avec les autres, de créer du lien social entre les personnes âgées, mais aussi entre les générations.
Chaque année, nous définissons un thème – celui de 2013 est "vieillir et agir ensemble dans la communauté" – et nous réalisons un concours pour élire les meilleurs projets réalisés à l’échelon d’un département, d’un canton, d’une commune ou d’un établissement. Cette année, nous avons reçu 180 projets candidats. Les six meilleurs ont reçu un prix.
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