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Election d'Hollande : le souci de la croissance au cœur des réactions européennes

Les appels à relancer la croissance en Europe se sont multipliés dimanche sitôt connue l'élection de François Hollande en France.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La chancelière allemande, Angela Merkel, et le grand-duc Henri du Luxembourg, à Berlin (Allemagne), le 24 avril 2012. (ODD ANDERSEN / AFP)

Les appels à relancer la croissance en Europe se sont multipliés dimanche 6 mai sitôt connue l'élection de François Hollande en France, montrant que l'ex-candidat socialiste a déjà fait bouger les lignes dans une Union européenne focalisée jusque-là sur la rigueur. "C'est la mission qui désormais est la mienne, c'est-à-dire de donner à la construction européenne une dimension de croissance, d'emploi, de prospérité, d'avenir, a déclaré François Hollande dans son discours de victoire à Tulle (Corrèze). C'est ce que je dirai le plus tôt possible à nos partenaires européens, et d'abord à l'Allemagne." 

Il semble avoir déjà été entendu : "Nous allons travailler ensemble à un pacte de croissance pour l'Europe", a promis le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, saluant l'élection "historique" de François Hollande. "Nous devons maintenant sceller un pacte de croissance pour plus de compétitivité", a-t-il insisté, alors que la chancelière allemande, Angela Merkel, a invité le président élu à se rendre à Berlin "aussitôt que possible après son entrée en fonction".

"Coopération rapprochée"

Le Premier ministre socialiste belge, Elio Di Rupo, qui a été le premier à réagir peu après 20 heures, a déclaré "se réjouir de travailler avec François Hollande et les autres chefs d'Etat et de gouvernement européens à la concrétisation d'un plan de croissance et de création d'emplois".

Son homologue danoise, Helle Thorning-Schmidt, elle aussi socialiste, a assuré que son pays, qui assure la présidence tournante de l'UE, envisageait une coopération "bénéfique et rapprochée" avec François Hollande. Son ministre des Affaires étrangères, Villy Soevndal, a lui aussi mis en avant la coopération avec la France "pour créer de la croissance et des nouveaux emplois en Europe".

"François Hollande a raison de parler de discipline budgétaire mais aussi de défendre la croissance et le bien-être social", a renchéri le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, le socialiste Jean Asselborn. "Je me réjouis de travailler avec lui. En ce qui concerne la politique de l'Union européenne, force est de constater que nos opinions ne divergent pas vraiment", a renchéri son Premier ministre, le démocrate-chrétien Jean-Claude Juncker, par ailleurs chef de file des ministres des Finances de la zone euro, dans un entretien accordé au quotidien Luxemburger Wort.

Royaume-Uni et Italie font exception

La relance de la croissance est aussi le principal point sur lequel a insisté le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, dans son message de félicitations à François Hollande. "Nous avons clairement un objectif commun : relancer l'économie européenne pour générer une croissance durable, reposant sur des bases saines et source de nouveaux emplois", a-t-il écrit.

Il a rappelé partager avec François Hollande "la conviction qu'il faut investir dans la croissance et les grands réseaux d'infrastructure, en mobilisant plus fortement la Banque européenne d'investissement et les fonds disponibles dans le budget européen, tout en maintenant le cap de la consolidation budgétaire et de réduction de la dette". La Commission devrait faire des propositions en ce sens dans les prochaines semaines.

Rares ont été les premières réactions européennes à ne pas comporter le mot croissance : Downing Street s'est contenté d'annoncer que le Premier ministre britannique conservateur, David Cameron, avait appelé François Hollande pour le féliciter et qu'il espérait construire avec lui "une relation très proche". Le président du Conseil italien, Mario Monti, a lui aussi félicité le nouveau président et a déclaré souhaiter tisser une "étroite collaboration" avec lui sur l'Europe.

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