Migrants dans les Hauts-de-France : le maire de Grande-Synthe "se sent complètement abandonné par l'Etat"
Le maire socialiste de Grande-Synthe (Nord), Martial Beyaert, a évoqué sur franceinfo vendredi "une situation intolérable" alors que les migrants affluent dans sa commune depuis plusieurs semaines.
Le Pas-de-Calais et le Nord font face à un afflux migratoires important depuis plusieurs semaines, avec des conséquences parfois tragiques. Ainsi, un migrant a été retrouvé mort dans une embarcation à Wissant tandis qu'un autre était tué et trois blessés dans une collision avec un TER à Calais jeudi 4 novembre. A Grande-Synthe (Nord), plus de 1 500 d'entre eux sont réunis dans des campements aux abords d'une zone commerciale de la ville. C'est un record depuis 2015. "Le maire de Grande-Synthe que je suis se sent complètement abandonné par l'Etat", a déclaré sur franceinfo le maire socialiste de la ville, Martial Beyaert.
"La situation que nous vivons aujourd'hui est intolérable", a déclaré Martial Beyaert, rappelant qu'il a "alerté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin par un courrier en septembre" auquel il n'a pas eu de réponse. Le maire de cette ville du Dunkerquois plaide pour "l'ouverture de centres d'accueil à taille humaine sur l'ensemble du littoral", alors que l'Etat a annoncé cette semaine la création d'un centre d'hébergement d'urgence temporaire à Calais pour accueillir jusqu'à 300 migrants après les évacuations des campements.
La France "pas à la hauteur" dans l'accompagnement
Ces lieux d'accueil "permettraient aux migrants de faire le point sur leur situation" selon l'édile et donc de ralentir les passages vers l'Angleterre, évalués au nombre de 17 000 depuis le début de l'année. "La France n'est pas à la hauteur dans l'accompagnement" des exilés, a-t-il jugé. "On pourrait leur expliquer qu'il y a des statuts de réfugiés politiques ou réfugiés de guerre possibles en France."
Martial Beyaert reconnaît qu'il serait "angélique de penser qu'on pourra empêcher l'ensemble des passages et les convaincre d'accepter une intégration à la française" mais il insiste sur le manque de moyens dédiés à l'accueil de ces personnes. "On est tout seul", se désole-t-il. "On va voir les associations et les riverains mais on n'a pas de réponse de la part des services de l'Etat." Il regrette la présence d'un médiateur pour la seule situation de Calais : "Ici, le médiateur, c'est moi."
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